Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/327

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du principe de continuité ; elle n’est pas susceptible d’une mesure directe ; si elle existe, elle dépasse la précision de nos procédés de mesure actuels.

Notre esprit a la faculté de concevoir les faits nouveaux, autant que possible par analogie avec les faits déjà connus. Aussi, n’y avait-il qu’un pas à faire pour considérer cette relation simple et bien connue, si claire et si facile à comprendre comme un modèle ou type pour les autres modes de transformation de l’Énergie. C’était possible à condition d’admettre que les seules formes de l’Énergie existant dans l’Univers entier étaient celles qui se manifestent visiblement dans les phénomènes astronomiques déjà décrits. Il existe sans doute un grand nombre de manifestations de l’énergie, phénomènes calorifiques lumineux, électriques, etc., qu’il n’est pas possible de ramener immédiatement à la forme d’énergie cinétique ou d’énergie de position ou de distance. Il demeure l’hypothèse que, dans tous les cas, l’Énergie n’existe que sous ces deux formes, mais les phénomènes cités plus haut proviendraient du mouvement et des attractions mutuelles d’atomes invisibles extrêmement petits.

Le besoin psychologique dont nous avons parlé se trouvait ainsi satisfait dans une très large mesure. Le concept d’Énergie était partie intégrante de la théorie mécanique de l’Univers si répandue