Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/350

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mation, le deuxième principe relatif aux relations entre les intensités répond à la question de savoir si une transformation aura lieu, telles énergies étant en présence. Comme deux intensités égales n’ont pas d’influence l’une sur l’autre (cette propriété négative constitue, au fond, la définition de l’égalité de deux quantités de cette nature), toute transformation doit être précédée d’une inégalité dans la valeur de certaines intensités. Comme tout phénomène peut être considéré comme dû à une transformation de l’Énergie, l’existence d’intensités inégales est la condition générale de possibilité de tout phénomène[1]. Si elle est satisfaite, le taux de transformation de l’Énergie est proportionnel à la différence d’intensité ; celle-ci dépend, d’ailleurs, en même temps, des Énergies présentes et de leurs facteurs. L’ensemble de ces relations est compris dans le deuxième principe de l’Énergétique, dont la partie thermodynamique fut découverte par Sadi Carnot, dès 1827. On peut, avec Clausius, lui donner une forme plus frappante ; l’Énergie en repos ne se met pas d’elle-même en mouvement. On entend par Énergie en repos celle qui ne présente pas de différences d’intensité, et la contrainte qui la fait se transformer consiste en l’introduction d’une inégalité d’intensité dans le système considéré. La règle est générale : pour qu’un phénomène quelconque se produise, l’existence d’une différence d’intensité non compensée est nécessaire ;

  1. La condition est nécessaire mais n’est pas suffisante, car il peut exister des différences d’intensité « compensées » sans qu’il se produise rien. Les relations de cette espèce ont aussi leurs lois ; nous les laissons de côté pour borner cet exposé à l’indispensable.