Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/68

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dans la suite très bien adaptée aux progrès de la science et que, outre la loi des poids équivalents, elle a pu d’une façon pratique rendre intuitives plusieurs autres lois d’expérience. D’ailleurs, il faut bien le dire, il n’y a guère de chimistes qui ne pensent ou n’expérimentent conformément à cette hypothèse, de sorte qu’on a quelque tendance à ne pas y découvrir de difficultés et de contradictions, et même, autant qu’on le peut, à les laisser à l’arrière-plan.

Est-il possible d’établir la loi générale des poids équivalents sur quelque fait expérimental plus général, comme Richter l’a fait pour les sels ? Nous pouvons répondre affirmativement. Il faut remarquer d’abord que la façon de raisonner de Richter permet de tirer d’un fait qualitatif, la persistance de la réaction neutre, une conclusion quantitative, l’existence des poids équivalents ; mais elle prouve seulement que leur existence est nécessaire, et elle ne donne pas le moyen d’en déterminer les valeurs. Il faut pour cela que l’analyse chimique entre en jeu avec ses ressources ordinaires.

F. Wald proposa le premier, il y a une dizaine d’années, un mode de raisonnement grâce auquel on a pu interpréter un fait qualitatif d’une grande généralité, d’où la loi générale des poids équivalents découle aussi nécessairement que la loi des poids équivalents des sels découle de la persistance de la neutralité.

Berzélius avait déjà indiqué la signification géné-