Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/88

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un volume d’oxygène, et, si l’on ne veut pas de demi-atomes d’oxygène, on n’a qu’à admettre que le gaz oxygène est formé d’atomes doubles. Alors, un atome de vapeur d’eau contiendrait un atome simple d’oxygène. L’étude de tous les autres cas existants montre qu’il n’est pas nécessaire d’admettre de rapport plus compliqué ; il suffit de supposer l’existence d’atomes doubles pour pouvoir représenter toutes les autres combinaisons gazeuses, et on peut admettre que des volumes égaux des différents gaz contiennent le même nombre de ces petites particules. Ces plus petites particules ou molécules des gaz ne sont plus identiques avec les atomes ; pour les éléments gazeux ordinaires, on doit les envisager comme formées de deux atomes égaux.

La marche des idées ne s’est pas faite si simplement que je viens de l’exposer en raccourci. Ampère avait songé à d’autres relations de nature cristallographique, et, pour les représenter, il avait admis dans les plus petites particules des gaz, non pas deux atomes, mais quatre. On hésita d’abord sur le nom à donner à ces particules pour les distinguer des atomes.

Actuellement, on les nomme molécules et on réserve le nom d’atomes pour les plus petites particules élémentaires. Atomes et molécules sont naturellement aussi hypothétiques les uns que les autres.