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matiser les composés organiques, qui contiennent au moins trois éléments, et on définit la chimie organique : la chimie des radicaux composés. Gay-Lussac avait fait du cyanogène et de ses combinaisons une étude pénétrante et magistrale, qui caractérisait ce corps comme un radical montrant avec les halogènes la plus grande ressemblance, et présentant certains rapports avec les corps de la chimie organique.

On considéra l’alcool comme l’hydrate d’un radical hydrocarboné et on étudia les rapports de l’alcool et de l’éther. On pouvait obtenir l’éther en enlevant de l’eau à l’alcool ; il était donc naturel de penser que l’éther était le premier hydrate, et l’alcool le second hydrate d’un carbure d’hydrogène C4 H8, comme l’expriment les deux formules C4 H8 (H2 O) et C4 H8 . 2 (H2 O) (notation moderne).

On objecta à cela que si les formules des deux corps sont rapportées à des volumes de vapeur égaux, on ne trouve dans l’alcool que la moitié du nombre des atomes de carbone qui sont dans l’éther, et que par conséquent la relation supposée ne peut être exacte. Les défenseurs de la théorie des radicaux répondirent que le fait devait faire rejeter le calcul des formules pour des volumes égaux de vapeur.

Alors parut le célèbre travail de Williamson (1824-1904), qui fit valoir le raisonnement suivant : si, conformément aux rapports des densités