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de vapeur, on lui attribue une formule doublée par rapport à celle de l’alcool, l’éther contient deux radicaux de carbure d’hydrogène, tandis que l’alcool n’en contient qu’un. Mais alors on doit pouvoir fabriquer un éther contenant deux radicaux différents. Williamson fit une analyse expérimentale très remarquable des réactions qui se passent pendant la formation bien connue de l’éther à partir de l’alcool et de l’acide sulfurique, et, s’étant rendu maître des méthodes correspondantes, il réussit à préparer de l’éther renfermant deux radicaux différents.

On pouvait tirer de ce fait cette conclusion plus générale : les formules chimiques rapportées à des volumes égaux de vapeur représentent mieux que d’autres formules les relations et les transformations réciproques des combinaisons organiques, et on peut reconnaître à ces formules l’importance d’une méthode. Puis d’autres exemples concordant avec le cas de l’éther furent signalés et des concepts déjà anciens reparurent (p. 78). Le concept de molécule ou de poids moléculaire, qui fit alors son entrée dans la science, a conservé son importance jusqu’à nos jours.

D’abord ce concept fut exclusivement compris d’une façon intuitive selon l’hypothèse atomique, et, jusqu’à aujourd’hui les traités définissent la molécule comme la plus petite quantité de matière qui puisse exister à l’état libre. Évidemment, il ne