Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vitesses de diffusion différente ; tant que la décomposition ne s’est pas effectuée, les propriétés des corps résultant de la décomposition ne peuvent se manifester. Alors les adversaires déclarèrent qu’ils étaient disposés à accorder une petite séparation : puisque la diffusion éloigne constamment les parties séparées des gaz l’une de l’autre, cela suffisait pour donner finalement un effet de séparation notable comme celui qu’on observait.

Les défenseurs de l’hypothèse moléculaire restèrent d’abord sans réponse, n’ayant sous la main aucun moyen de mesurer la séparation dans ce cas. Pourtant sur un autre exemple, avec l’hydrate de chloral, on put effectuer une mesure de cette sorte. L’hydrate de chloral présente également une densité de vapeur trop faible, et on avait admis que sa vapeur se décompose en eau et en chloral. Si donc elle contient moitié de vapeur d’eau, un corps contenant de l’eau ne se désagrégera pas à son contact, en supposant que la tension de la vapeur d’eau qui correspond à sa désagrégation soit plus petite que la moitié de la tension de vapeur de l’eau pure : au contraire, si la vapeur est une vapeur sèche, il devra se désagréger.

C’étaient des considérations tout à fait exactes et très en avance sur l’époque (il s’agit à peu près des environs de 1865) ; malheureusement, elles ne prirent pas l’importance qu’elles méritaient, car, pen-