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maintenant d’un instrument général de calcul qui fasse bénéficier la sociologie des progrès similaires à ceux acquis en physique, en chimie, à ceux tentés en biologie.

On est amené ainsi à rechercher l’aide que les mathématiques peuvent apporter aux solutions cherchées. Les premières tentatives d’économie mathématique avaient fait naître de grands espoirs. Trop peu de mathématiciens ont été entraînés dans ces recherches. Le moment est venu de les y amener en les saisissant du problème d’ensemble à résoudre.

CIVILISATION. HUMANITÉ. COMMUNAUTÉ DE NATIONS.

Au delà de la pluralité et de la diversité des sociétés, il faut reconnaître l’unité de la civilisation et de l’humanité. Cette unité donne lieu aux constatations et considérations suivantes :

1° La communauté se fonde : a) sur les importantes identités de structure et de formation ; b) sur les liens d’interdépendance ; c) sur les intérêts communs.

2° La civilisation ainsi définie s’est constituée lentement au cours des âges. Elle devient chaque jour une plus grande réalité à la fois physique et psychique.

3° La civilisation fut longtemps un fait plus encore que le résultat d’une volonté réfléchie. Profondément atteinte par les événements survenus dans le monde, elle exige une action énergique en faveur de sa conservation. Comme les circonstances nouvelles s’opposent à ce que ces maux soient simplement écartés, une adaptation est rendue nécessaire ; cette adaptation devant être rapide, synergique, volontaire, la réflexion a porté sur le fondement même de la vie commune, elle a entrevu la possibilité non plus d’une action résignée à ce qui est considéré comme l’inéluctable fatalité, mais d’une réorganisation, d’une civilisation tout entière dirigée. Le plus grand, le plus complexe, le plus angoissant et le plus passionnant à la fois des problèmes, puisqu’il y va de la destinée collective toute entière.