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souverains étrangers. Le carnaval de Nice est international (1935 = 57e) : corsi déchaînés avec chars aux lignes cocasses, mascarades hilarantes, cavalcades brillantes, musique cuivrée, serpentins et confettis multicolores, des dominos somptueux, des masques de velours, cycle de réjouissances où, sous l’anonymat des travestis, des gens de toutes conditions s’amusent follement.

L’homme est un spectacle pour l’homme. Aussi le plaisir des villes est de voir des gens, voir des magasins, voir du mouvement, se promener au milieu d’eux, avoir un milieu changé, se croire une partie de ce qui participe à la vie commune.

Tourisme. — Vers la fin du siècle dernier, le monde qui de tous temps avait circulé, voyagé pour son plaisir, se mit en mouvement par grandes masses. Le touring était né et les Tourings Clubs, avec bientôt l’Alliance internationale du tourisme.

Les pays se recommandent aux touristes par leurs beautés naturelles, par leur intérêt archéologique et artistique, par leurs institutions et leurs mœurs typiques, par le bon marché de la vie.

Le facteur touristique est devenu économiquement extrêmement important. Chaque pays le développe chez lui et crée des organes y afférents. L’Office permanent du Tourisme anglais a été installé récemment à Paris. Les recettes provenant des touristes étrangers ont été évaluées en millions de dollars-or : pour la France 392 (1929) et 117.5 (1933), pour l’Italie 137.4 (1929) et 68.6 (1933), pour la Belgique 34.8 (1929).

Quant aux dépenses à l’étranger des touristes nationaux : France 58.7 (1929) et 19.6 (1932), Italie 16.7 (1928) et 8.9 (1932), Belgique 5.6 (1928). Les Américains qui dépensaient au dehors en 1929 plus de 868 millions de dollars n’en ont plus dépensé que 235 en 1933.

La démocratisation du tourisme est désirable comme facteur de paix sociale, de saines distractions, d’instruction et de paix internationale.

Le tourisme international doit ignorer la compétition et les rivalités nationales pour se vouer à la coopération