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les étapes supérieures de l’humanité, la validité du sentiment moral qui introduit l’homme dans un plan nouveau et la finalité de nos destinées dont nous ne pouvons apercevoir le couronnement. Ces principes devront désormais avoir leur place dans toute synthèse qui, sans sacrifier en rien les droits de la raison et de l’expérience, embrasserait le cosmos dans son unité. Mais les progrès de la libre pensée et de l’athéisme sont grands. La libre pensée tend à unifier toutes les doctrines, toutes les idéologies fondamentales : ce n’est ni le catholicisme, ni le protestantisme, ni l’islamisme, ni le positivisme. Un sentiment nouveau est né de l’athéisme scientifique.

À cette négation radicale, d’autres opposent l’instinct religieux : la religion largement humaine qui ne veut s’assujettir à aucune formule et qui serait le fond d’une religion nouvelle, dont les adeptes diraient : « Je n’ai aucune idée de Dieu, je n’en ai que l’instinct, le besoin, la foi. »


UNITÉ RELIGIEUSE.

Trois hypothèses se présentent pour l’avenir : ou élimination de la religion ; ou triomphe d’une religion sur toutes les autres ; ou l’unification des religions.

Les grandes religions du monde ont un rôle essentiel d’unification. L’ignorance humaine en a fait un élément de désintégration.

« Ce qui rapproche, dit Izoulet, c’est l’âme et surtout cette âme de l’âme qu’on appelle la Religion. C’est donc par la Religion surtout, sinon uniquement, qu’il faut chercher à rapprocher et à grouper les humains et la Religion. C’est le plus puissant facteur d’unité sur la terre. »

« Nous suggérons l’union, dit Charles Bernard, mais nous n’ignorons pas les dangers de compromis interconfessionnels, et nous sommes les premiers à reconnaître qu’il est préférable d’être divisé que de demeurer dans la confusion. »

Dans « A Common Faith », John Dewey a essayé de formuler une foi confinée en aucune secte ou croyance