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idées de Platon regarde toutes les idées passées comme présentes. Des philosophes (J. H. Burke) supposent que toute idée est réelle, qu’elle soit rationnelle ou non, vraie ou fausse. Ainsi est évitée la discontinuité. Chaque idée et chaque proportion, vraie ou fausse, est cependant une réalité et comme telle représente un aspect de la réalité.

Le temps intervient dans tout ce que nous sommes et faisons, même dans tout ce que nous pensons, puisque l’instantanéité de la pensée n’est elle-même qu’une illusion. Celui qui pense pendant une heure en a bien réellement la sensation.

Le temps suit inflexiblement son cours. Il ne s’arrête ni ne se hâte.

Le facteur temps a pris dans tous les domaines une importance qu’il n’avait pas jadis. La science est passée du point de vue systématique au point de vue génétique.

La dynamique est une génétique, la génétique est une dynamique, toutes deux impliquent la succession dans le temps, elles s’expriment en termes d’histoire.

De la notion d’évolution, impossible à nier, certains tirent une certaine métaphysique de l’évolution « cycloïde » : les choses passent, changent, mais il y a un retour, des recommencements éternels.


MESURE DU TEMPS : CHRONOMÉTRIE.


La mesure du temps, problème qui s’est posé au début des âges. L’espace parcouru par un mobile à marche régulière est la base de cette mesure : le jour et la nuit avec la position du soleil dans le ciel, les saisons à retour périodique, puis l’observation des étoiles, puis l’invention des appareils à mesurer le temps, du cadran solaire au chronomètre, toutes petites machines à indiquer ou à conserver le temps ! Et la classification du temps si irrégulière encore : ère, millénaire, siècles, décades, années, mois, jours, heures, minutes, secondes.

Il y a l’année astronomique ou cosmique, l’année civile, l’année liturgique, les divisions de l’année qui