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existence, d’être, pour ainsi dire, spectateur de lui-même (Guizot).

Le moi, c’est donc : 1o la conscience de chacun par laquelle tout l’univers de sensation et de perception est ramené à un point central ; 2o le sentiment ; 3o la vie intérieure orientée selon les divers degrés d’altitude où sont placées les choses, du fond et des abîmes, au sommet et aux points culminants.

Le moi, en d’autres termes, c’est l’entité déterminée qui porte nom A, B, C. Une entité sentie (sentiment du moi) et dont je dis moi. Une entité qui est en même temps perçue dans ses rapports avec les autres choses dont la réflexion systématique conduit à la science.

Le moi dit : je vois, je sens, je fais, je pense, je dis, j’écris.

La conscience actuelle formée au cours d’une longue évolution historique et préhistorique, n’aurait-elle pu — suite de quelque orientation différente dans la détermination de l’évolution — se développer de façon toute différente. Et alors ce n’aurait pas seulement été une déformation en nous de la réalité qui se serait produite : mais c’eût été en nous-mêmes un état de conscience dissemblable du nôtre aujourd’hui.


L’étude du moi. — Elle soulève des questions dont certaines ont été traitées précédemment : 1o la nature de ce moi, le problème de la vérité, de la critique de la pensée ; le problème des apparences et de la réalité. 2o Le développement de ce moi : le développement spontané du moi à travers les siècles ; la conscience, l’être humain et l’avenir réservé à celui-ci ; l’éducation, l’élevage physique la formation. 3o L’expression du moi : la parole, la technique, les arts.

Le moi, l’être humain, a trois aspects : 1o connaissance, 2o sentiment, 3o activité. Ces aspects sont toujours intimement liés et reliés par des interactions mutuelles. Ils apparaissent très nettement dès le plus jeune âge.

Le moi, c’est l’âme, l’âme existant en chacun et qui apparaît une réalité présente, quelle que soit l’explication biologique ou métaphysique qui en est donnée. Le