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concernant que certains ordres de question, les autres généraux. Deux grands types de système : 1° le Monisme (Positivisme, énergétisme, matérialisme). 2° L’Idéalisme (Spiritualisme, Thomisme). Il y a aussi toute la philosophie des sciences occultes, la Théosophie, aujourd’hui la Philosophie pratique, la Philosophie de la vie, la Philosophie de l’histoire ou de la civilisation.

À la synthèse, à la Philosophie de donner les grandes conclusions sur l’Univers, ses parties, ses origines, sa nature, son évolution, sa fin et ses fins.

LA MÉTHODE UNIVERSELLE.


Notions générales. — La méthode est capitale. Elle repose sur les conditions de l’objet et celles du sujet.

1° Sujet : Si notre esprit avait assez de puissance pour embrasser d’un coup d’œil l’ensemble de toutes les vérités et de leurs rapports, nous n’aurions pas besoin de méthode. Mais notre esprit est discursif.

2° Objet : Si les objets de nos connaissances n’avaient entre eux aucun rapport, toute méthode serait inutile, l’étude de faits isolés et indépendants ne pourrait nous donner que la connaissance de ces faits eux-mêmes, sans nous permettre d’en tirer des connaissances en dehors d’eux. Mais il n’en est pas ainsi : tout se tient dans la série des existences comme dans la série des idées ; en les étudiant, on reconnaît que leur ordre est invariable. De là la possibilité de passer d’une idée générale aux idées particulières qu’elle renferme, de conclure des faits particuliers à une loi générale et de passer du connu à l’inconnu.

La méthode comprend l’observation, l’expérimentation, la déduction ; elle comprend aussi la documentation, l’invention, et place y devra être faite à l’intuition. On conçoit une revision complète de tout le savoir, la constitution de toute science particulière sur un plan largement uniforme et commun, une méthode universelle constituée par toutes les méthodes particulières et s’appliquant à tous les ordres de connaissance.

La méthode n’est plus simplement comme pour le logicien du XVIIe siècle, l’art de disposer ses pensées