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Oken (1802). — Lamarck (1809). — Geoffroy (1830). — Gœthe (1832).

Période de démonstration. — Le fait de l’évolution, hérédité, variation : Lyell (1839). — Spencer (1858). — Charles Darwin (1858-1859). — Wallace (1848). — Huxley (1859). — Haekel (1863).

Période de transformation. — Explication des faits de variation et d’hérédité, par les forces physico-chimiques et la loi de variations : Roux (1885). — Delage (1895). — De Vries. — Divers.

LA VIE.


« Motus est vita ». La vie n’est que mouvement et le mouvement c’est la vie, disait Thomas d’Aquin après Aristote.

Des penseurs ont formulé précédemment le principe général de l’homogénéité du complexe et des composants. La matière morte et la matière vivante ne sont pas des choses absolument différentes, mais représentent deux formes de la matière ne se distinguant que par des degrés et parfois par des nuances. (Fouillée : L’avenir de la métaphysique fondée sur l’expérience, 1889).

D’après ce principe l’arrangement, la combinaison d’éléments déterminés ne ferait apparaître aucune activité nouvelle qui serait hétérogène aux activités des éléments composants. Les attributs de la vie se retrouveraient dans les corps bruts. La vie, disait Hæckel, est universelle : on ne pourrait en concevoir l’existence dans certains agrégats matériels si elle n’appartient pas à leurs éléments constitutifs. Et Yves Delage (Origine de la vie) écrivait : « En un mot l’assemblage, l’arrangement, l’agrégation sont impuissants à faire apparaître dans le complexe rien de nouveau qui soit essentiellement hétérogène à ce qui existe dans ces éléments.

Aujourd’hui on envisage tout différemment les choses. Quatre corps simples (carbone, oxygène, hydrogène, azote) peuvent aboutir à une infinité de combinaisons organiques essentiellement différentes les unes des autres, suivant le nombre d’atomes de chacun de ces corps