Page:Otlet - Monde - 1935.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 60 —

des influences cosmiques gagne du terrain pratique. Ce qui se passe dans le firmament nous apparaît moins simple, moins élémentaire que les premières études ne l’avaient fait entrevoir. À mesure que des méthodes sont imaginées pour décéler quelque nouveau phénomène astronomique, nous trouvons quelque corrélation entre lui et un phénomène terrestre.

En étudiant plus profondément le soleil (spectroscopie-photographie) on a reconnu qu’il a fait mainmise sur tous les phénomènes qui constituent la vie de la terre : magnétisme terrestre, aurores polaires, courants telluriques, manifestations sismiques. Aujourd’hui aux rayons cosmiques venus du plus lointain des cieux, il semble devoir être attribué des influences similaires.

Applications. — L’homme va à la conquête du milieu cosmique. De tous temps il s’en est servi pour fixer sa position, sa direction dans le voyage, sur terre et sur mer. Il a travaillé à utiliser les marées et à emmagasiner la chaleur solaire. Voilà que l’idée de se rendre dans les astres l’obsède.

Jules Verne avait imaginé son canon lançant un obus garni de voyageurs. Mais les voyageurs seraient morts écrasés sur le plancher de leur véhicule dès le départ du coup. Un physicien moderne, M. Esnault-Pelterie a présenté un autre moyen. Un obus-fusée, utilisant la désagrégation du radium, pourrait atteindre la lune en 3 heures et 5 minutes. Pour aller à la planète Vénus, il suffirait de 400 kilos de radium propulsant un obus de 1,000 kilos.

Le rêve humain peut devenir plus grand. Qui sait ? Puisque l’énergie est de la masse, puisque l’énergie est rayonnante dans l’espace et peut être captée, l’on pourra peut-être un jour augmenter le poids de la terre et la conduire par conséquent à travers l’espace, lui faisant acquérir d’extraordinaires propriétés physiques nouvelles.

On a appliqué le calcul aux lois de formation des astres et l’on a établi qu’au départ, le milieu étant supposé homogène et indéfini, l’addition d’une masse sup-