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qu’à d’innocents feux d’artifices ; la vapeur fut entre les mains des anciens un simple jouet et réduite d’abord chez les modernes au modeste emploi de tourne-broche. La propriété qu’a l’ambre, quand on le frotte, d’attirer des choses légères, demeura plus de mille ans à l’état de curiosité de laboratoire, tandis qu’en devait sortir un jour toute notre électricité[1].

7. C’est la nécessité et le bénéfice de concentrer les industries de manière à mettre à leur disposition des moyens financiers puissants pour organiser méthodiquement la distribution du travail et supprimer l’effort non rémunérateur. Pour régulariser la production, pour rétablir un équilibre entre elle et la vente, des syndicats de producteurs sont formés (limitation de la production et distribution conventionnelle des territoires de vente entre concurrents ; cartels, comptoirs de vente, pools, trusts). En Allemagne on en comptait plus de quatre cents en 1905. En Amérique presque tous les produits susceptibles d’un grand commerce sont objets de trusts (voir n° 255. 4).

8. La création de nouvelles industries est singulièrement facilitée par les nouvelles méthodes des établissements de construction mécanique. Ceux-ci fournissent toutes montées les nouvelles usines, dans des délais convenus, suivant plans et prix approuvés, longues garanties stipulées, et souvent acceptent des participations financières dans l’entreprise et aident techniquement les industriels débutants. Les Allemands en ceci sont passés maîtres. Par là, rien de plus aisé que d’aller implanter une industrie nouvelle à l’étranger. Les Belges ont eu souvent recours à eux à cet effet, sorte d’internationalisme au deuxième degré. D’autre part, les organismes d’études (syndicats, banques industrielles, etc.) préparent et proposent les affaires nouvelles, éveillant l’esprit du gain chez des capitalistes qui se seraient endormis.

9. Des spécifications ou cahiers des charges, dressés par les autorités et les corporations tendent à unifier, à « standardiser » les types de fabricats, produits et travaux ; des laboratoires d’essai, bancs d’épreuves, s’érigent pour leur contrôle. Nationale au premier degré, leurs comparaisons constantes tendent à les uniformiser et des tentatives de spécification internationale commencent à être faites. Elles sont nécessitées par l’internationalité du commerce et des travaux publics. Ce sont les travaux de l’Association internationale pour l’essai des matériaux auxquels les Américains, notamment, avec leur admirable « Office of Standards » de Washington apportent leur précieuse collaboration.

10. L’industrie est aidée au dehors par des représentants commerciaux (consuls, attachés commerciaux envoyés en mission spéciale) qui observent et colligent constamment les faits relatifs à la situation commerciale et industrielle de tous les pays. Des centres d’information

  1. Jules Renard, Évolution du travail.