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Elle réunit les grands producteurs d’Allemagne, et aussi des autres pays. Elle fait uniquement le gros ; il n’y est fait aucune vente au détail. Il y a eu jusqu’à 4500 maisons de gros se répartissant en cinq cents catégories et réunissant un personnel de vendeurs et patrons d’environ 13,000 personnes, des acheteurs évalués à une trentaine de mille ; chiffres d’affaires : 250 à 300 millions, Lyon a commencé pendant la guerre à organiser une foire similaire, en concurrence avec celle de Leipzig, et en excluant les pays qui ont combattu la France en 1914 et 1915.

Les pays dépendent plus que jamais les uns des autres, car en général il y a partout diminution de réserves. C’est la conséquence logique et inévitable du développement des moyens de communication, de la régularité du trafic qui permet à un commerçant de compter, à huit jours près, sur l’arrivage des marchandises commandées au delà de l’Océan, alors qu’autrefois il était obligé d’accumuler des stocks importants pour être certain de suffire en tout temps aux besoins de sa clientèle.

Les études pratiques relatives à l’organisation internationale du commerce sont poursuivies par diverses organisations. Les plus importantes sont le Congrès international des Chambres de commerce, qui se réunissait encore à Paris à la veille de la guerre (juin 1914) et le Congrès interparlementaire commercial fondé en 1914 à Bruxelles, (session, limitée aux Alliés, à Paris mars 1916).

254.2. LE COMMERCE INTERNATIONAL. — L’importation et l’exportation totales annuelles pour les cinq parties du monde, en 1910, était de 90 milliards pour l’importation et 82 milliards pour l’exportation, soit un commerce mondial de 172 milliards. Il n’était que de 4 milliards il y a un siècle. L’Europe compte dans ces chiffres respectivement pour 65 et 59 %. L’Amérique 17 et 21 %, l’Asie 9,8 et 11,4 %, l’Australie 3,8 et 3,1 %. Par tête d’habitant, le commerce atteint, respectivement à l’importation et à l’exportation, jusqu’à 315 et 217 francs pour la Grande-Bretagne. 451 et 296 pour la Suisse, 604 et 482 pour la Belgique[1]. Ces chiffres disent l’intensité et la continuité des échanges entre toutes les parties de la terre. S’ils ont pu être atteints, si tous les efforts tendent à les élever encore, c’est assurément que le commerce d’importation est un bien.

Les avantages du commerce d’importation peuvent être résumés ainsi[2] : a) Accroissement de bien-être dans le cas où il s’agit de denrées que le pays ne saurait produire à raison de son sol ou de son climat. b) Supplément de nourriture là où le territoire est trop limité pour nourrir la population. c) Économie de travail dans le cas où il s’agit de richesses que le pays importateur pourrait produire s’il le

  1. James Whelphley, The Trade of the World.
  2. Gide, Cours d’économie politique, p. 401.