Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tions de Bourse, loyers). d) Chacun doit intervenir dans les charges globales de la guerre au prorata de nos ressources (sur la base de l’impôt en Angleterre). e) La guerre ôtant une calamité, chacun y intervient, en outre, sur la base de la charité, de la solidarité et selon sa générosité, acte purement volontaire et moral (œuvres de guerre). f) Les emprunts de guerre, à souscription volontaire, alors même que ce serait l’État qui procurerait les moyens de souscrire (prêts sur titres, rentes, pensions, etc,), ont au moins l’effet de répartir la charge normale de l’emprunt et de faire reposer sur les patrimoines particuliers la responsabilité des dépréciations éventuelles de la rente d’État. g) La guerre étant une opération collective, l’indemnité de guerre est au bénéfice de tous. L’État ne considère toutes les dépenses et toutes les indemnités que comme des pertes et des débours temporaires, qui, à la fin de la guerre, seront remboursés par l’indemnité de guerre que lui procurera sa victoire. h) On envisage de toute manière un grand emprunt final de liquidation pour apurer toute la situation créée par la guerre. i) En outre la collectivité doit procurer les moyens d’une reprise normale des affaires, c’est-à-dire organiser le crédit de la reconstruction et celui nécessaire à réaliser le nouveau plan d’orientation collective du pays. j) Les moyens de production ont virtuellement appartenu à toute la communauté, qui en a disposé au mieux de l’intérêt général (en Angleterre, Allemagne, France et Russie, les usines privées étatisées pour la fabrication du matériel de guerre). En France, un projet de loi gouvernemental autorise les communes à se mettre en possession des terres en jachère et à les faire ensemencer et cultiver à leurs propres frais, risques et périls, sauf à se payer sur la récolte. k) Le commerce est de plus en plus collectivisé. L’État monopolise l’importation et l’exportation des denrées et matières essentielles, les prix maxima sont imposés pour les marchandises les plus importantes, les mercuriales largement publiées pour les autres ; l’accaparement sévèrement prohibé. l) Les transports principaux passent aux mains de l’État (chemins de fer, bateaux, automobiles, voitures, chevaux, etc.). m) La consommation tend à reposer sur le principe « à chacun selon ses besoins et non selon ses moyens ». Le système du rationnement réglementé minutieusement (en Allemagne, cartes personnelles pour le pain, pour la graisse, etc.). n) Les organes rendus nécessaires pour cette action collective ont été constitués partout d’après les principes de la théorie la plus avancée et offrent des types tout nouveaux de structure collectiviste. En France, l’office de vente et de distribution du charbon et la péréquation des prix ; en Hollande, en Suisse, au Danemark, les trusts d’exportation sur la base du syndicat industriel et commercial obligatoire ; en Belgique, l’organisation intercommunale de l’alimentation ; en Allemagne, les offices de céréales, composés d’une