Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/432

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confédération des nationalités britanniques. Question irlandaise, Conservation de la maîtrise des mers ; rivalité économique avec l’Allemagne ; rivalité territoriale avec la Russie en Asie et aux Dardanelles ; politique traditionnelle de n’admettre aucune hégémonie sur le continent ; sentiment populaire favorable à la défense des petites nationalités.

2. France. — Pays de haute et vieille culture ; dominée par ses souvenirs anciens ; amour de la liberté politique et de l’égalité ; elle se complaît dans un nationalisme qui suffit à son idéal national. Problème intérieur de la dissolution politique pesant sur les problèmes extérieurs ; sa faible natalité lui interdit de grandes ambitions et de larges desseins. Elle ne renouvelle ni ses villes, ni ses industries, ni ses transports et laisse à d’autres le soin de tirer profit de ses colonies. — Deux grosses questions : la défense contre l’Allemagne et la reprise de l’Alsace-Lorraine, d’où ses alliances avec la Russie et l’Angleterre. Lutte pour l’unité de son domaine colonial englobant le Maroc ; elle est devenue une grande puissance islamique.

3. Italie. — Laissée en 1866 sans frontières dans les Alpes orientales : menaces de l’Autriche qui fait du Tyrol un arsenal. Rivalité avec l’Autriche la conduisant à sortir de la triple alliance. — Irrédentisme : ; Trente et Trieste. — La mer Adriatique : quel sort faire à Vallona, sur la côte d’une Albanie aux sympathies autrichiennes. Développement de l’Italie économique dans le Nord ? Son intérêt dans le panlatinisme. Intérêts coloniaux en Afrique et en Asie Mineure.

4. Allemagne. — Pays de croissance rapide avec des appétits, de l’esprit d’aventure, des plans de longue portée. Un gouvernement, instrument collectif, et toute une nation transformée en une machine. Elle se vante d’avoir une culture intellectuelle supérieure à celle de la France, une civilisation industrielle et commerciale plus riche que celle de l’Angleterre : « Deutschland über Alles ». — Son pangermanisme ou impérialisme vise trois objectifs : a) la mer : concurrence à l’Angleterre sur les routes commerciales de l’Atlantique, établissement de stations de charbon, colonies lointaines (Afrique, Asie Mineure. Amérique du Sud). Conséquences : abolition de la maîtrise des mers des Anglais, contrôle sur la Belgique et la Hollande, affaiblissement de la France démembrée selon une ligne Calais-Belfort. b) l’Orient, les terres asiatiques, l’Asie Mineure, moyennant entente avec l’Autriche, les Balkans et la Turquie, à réaliser sous forme d’une confédération de l’Europe centrale. c) La constitution d’un royaume de Pologne : septième grande puissance européenne, créant un état tampon contre le redoutable danger russe.

5. Autriche. — Assemblée de peuples divers. L’Autriche essentiellement allemande est chassée de l’Allemagne et de l’Italie par Napoléon ; elle se voit offrir en échange les côtes de la Dalmatie. Bismarck