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jusqu’à ce jour ; la contrebande aussi, englobant désormais non seulement le pavillon, mais les marchandises, ou de provenance ennemie, ou de destination ennemie[1].

Guerre de sous-marins, déconcertante au début (Lusitania, Arabic, Ancona, etc.), puis la défense devenant supérieure à l’attaque : Stratagème des filets de capture, sous-marins reconnus à la vague caractéristique que leur marche produit à la surface.

La guerre des sous-marins aussi s’est organisée et le fantastique imaginé par les romanciers a été dépassé par la réalité. On a vu une lutte entre sous-marin italien et autrichien, et l’italien torpiller l’autrichien. Un sous-marin français (le Cugnot) est entré dans une rade barrée et défendue. Un submersible, le Papin, a déblayé tout un champ de mines automatiques dans l’Adriatique. Un sous-marin allemand a bombardé trois ports de pêche du Solway. Des sous-marins dans la mer de Marmara ont été alimentés par des hydro-avions.

Les mines marines automatiques ont fait leur office sur toutes les mers et à l’entrée de tous les ports.

137. Discipline.


La discipline a tous les caractères des peuples en présence : volontaire et raisonnée chez les franco-anglais, d’une rigueur extrême dans le camp allemand. Les Allemands dans bien des cas, rapporte-t-on, n’auraient pu continuer leur offensive qu’en mitraillant par derrière ceux de leurs soldats qui exténués et découragés par la résistance opiniâtre de l’adversaire se résignaient à tourner le dos. Placés entre deux feux, celui de l’ennemi et celui plus meurtrier encore de leurs propres canons, les malheureux se voyaient ainsi contraints à avancer coûte que coûte. Ce procédé aurait été mis en œuvre à Port-Arthur par les Japonais, qui avertissaient leurs troupes au départ. Le fait, annoncé par les communiqués russes et français, n’a pas été démenti par les Allemands[2]. Dans la campagne de Galicie, des marches forcées des Allemands de plusieurs jours consécutifs presque sans arrêt, ont suivi la bataille de Dunajer. Pour obtenir l’effort nécessaire, le plus fort que leurs troupes aient eu à fournir au cours de la guerre actuelle, les officiers traitaient les hommes avec la dernière dureté. Ils frappaient les traînards à coups de martinet[3].

138. Usages de la guerre.


Les atrocités commises au cours de la guerre ont frappé le monde civilisé autant de stupeur que d’indignation. Emploi de toutes

  1. Voir les notes échangées entre les États-Unis et l’Allemagne, les États-Unis et l’Angleterre, la Hollande et l’Angleterre, la Suède et l’Angleterre.
  2. Tribune de Lausanne, 2 octobre, p. 3.
  3. Journal de Genève, 9 novembre 1915, p. 2.