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vent retardé utilement l’avance des envahisseurs et quand elles constituaient des points d’appui encastrés dans le front de combat, elles ont rendu des services. Les travaux de leur défense ont pris cependant parfois des proportions inattendues. Ainsi, à Tchataldja, quatre lignes de chemins de fer parallèles auraient été construites pour réunir les forte et comprendraient des plates-formes permettant aux trains blindés de passer sous terre. Un système de canaux et de ruisseaux serait construit dans le but d’inonder, si besoin est, les plaines environnantes.

Rôle des inondations : celles de l’Yser ont arrêté les Allemands en marche sur Calais. Usage de l’électricité pour défendre des zones entières : toute la frontière hollando-belge fermée à l’aide de fils traversés par le courant.

135. Guerre dans les airs.


L’aviation a fait des progrès étonnants. Raids des zeppelins bien loin à l’intérieur de l’Angleterre (le 14 septembre 1915 s’y effectuait le 22me raid). Zeppelins faisant des patrouilles en mer et y abordant des cargo-boats pour les visiter. Escadrilles françaises d’avions comprenant jusqu’à 65 unités, armées de canons, allant bombarder Karlsruhe et s’entraînant au bombardement d’Essen. En septembre 1915, Resterer s’est élevé avec trois passagers à 5500 mètres en 68 minutes, et seul à 3000 mètres en 13 minutes. Pour régler leur tir d’artillerie, les armées se servent d’aéroplanes-observateurs, munis d’appareils de télégraphie sans fil. On a inauguré la torpille aérienne, d’origine suédoise, véhicule explosif qui avance dans l’air au moyen d’un moteur comme la torpille marine automobile avance dans l’eau ; elle marche par les moyens du bord, n’étant pas lancée par un canon.

136. Guerre sur mer.


Rôle effacé de la marine ; néanmoins les flottes réunies de l’Angleterre et de la France conservent aux alliés la maîtrise des mers et tenues sur pied d’activité pendant des périodes dépassant toutes les prévisions. Transport et débarquement de millions d’hommes[1].

Adoption par la guerre navale des méthodes nouvelles ; l’Angleterre essayant l’opération sans précédent de bloquer l’Allemagne à travers les pays neutres et l’Allemagne répondant par une guerre sous-marine. D’après le Statist, le gouvernement anglais a réquisitionné pour le service de l’armée 35 % de l’ensemble de la marine marchande britannique ; en outre des navires pour le transport des vivres, ce qui porte la proportion totale des réquisitions à 50 %. D’après les Allemands, en moins d’un an, 1,300,000 tonnes de navires ont été détruites. Le blocus effectif a reçu des définitions inconnues

  1. A.-J. Balfour, The navy and the war {August 1914 to August 1915). London, Darling & Son, 1915.