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son développement continu ; les faits y sont présentés non pour leur valeur propre ; mais en rapport et en subordination avec un ordre de faits plus élevé, à raison de ce en quoi ils ont influencé le sort commun des hommes. Une telle histoire a été tentée à diverses reprises. Tous les essais cependant restent en dessous de leur tâche, parce qu’ils noient l’idée de l’humanité dans le détail des descriptions particulières, ou qu’ils cherchent à réunir des matériaux historiques pour la sociologie, ou bien encore qu’ils interprètent les événements d’un point de vue à prioristique, métaphysique ou religieux[1].

D’ailleurs il faut tenir pour toute transformée l’histoire depuis un demi-siècle, Des faits nouveaux ont été connus, la conspiration du silence sur d’autres faits a été levée, les archives ont été publiées, les historiens du monde entier ont établi des connexions entre leurs travaux, les points de vue ont changé, enfin les méthodes de travail ont évolué de plus en plus dans le sens de la coopération internationale.

  1. Voici quelques-uns des principaux travaux sur l’histoire universelle : Histoire générale de Polybe (milieu du IIme siècle avant J.-C.). — Discours sur l’Histoire Universelle, par Bossuet (ouvrage daté de 1681), C’est un essai d’histoire générale fondé exclusivement sur la Révélation : il expose les « époques » ou la suite des temps, comment les empires se succédèrent les uns aux autres, les causes de leur grandeur et de leur décadence, et comment la religion dans les différents États se soutient depuis le commencement du monde, jusqu’au moment où il écrivait. — Principe de la Philosophie de l’Histoire (1725), par Vico (traduite en français et adaptée par Michelet). Principes d’une science nouvelle relative à la nature commune des nations, au moyen desquels ou découvre de nouveaux principes du droit naturel des gens. Vico voulait dégager les phénomènes réguliers des phénomènes accidentels et déterminer les lois qui régissent les premières. — Idées sur la Philosophie de l’Histoire de l’Humanité (1784-1791), par Herder. Pour Herder tout a sa philosophie. Pourquoi, dit-il, l’histoire n’aurait-elle pas la sienne ? Il doit exister un plan dans le gouvernement des destinées générales de l’humanité. C’est ce plan qu’il cherche à comprendre. Après avoir traité de la terre, de l’organisation des êtres végétaux et animaux, de l’homme organique, des pouvoirs de la création, il aborde le climat, l’influence des milieux, sur L’éducation et le développement des facultés de l’homme moral. Il trace ensuite l’histoire des races humaines et des grands empires. Cette revue de toutes les nations amène Herder à s’incliner devant la sagesse du Créateur et à affirmer l’existence d’un autre monde où l’homme doit trouver le complément de sa destinée. — Histoire universelle, de Cesare Cantu (1838-1846), 18 volumes et 10 volumes de documents, 3e édition française par Lacombe, en 1865. (L’ouvrage s’étend de la création du monde à 1830) — Histoire générale, de Lavisse et Rambaud. — The Cambridge Modern History (limité à la période moderne). — Ces œuvres de Karl Lamprecht tendent aussi à constituer une histoire générale du développement humain. — L’art de vérifier les dates, chronologie publiée par les Bénédictins en France, qualifiée une des plus merveilleuses productions de l’esprit humain dans le domaine de L’histoire (I. Jusqu’en 1770 ; II. De 1770 à 1827 ; III. Avant l’ère chrétienne (5 vol.). — Le manuel d’histoire, de généalogie et de chronologie de tous tes États du globe, de Stokvis (Leiden, Brill, 1888), en 3 gros volumes (mise à jour de l’art, de vérifier les dates, qui a paru de 1818 à 1844 : tableaux généalogiques, liste des princes et des gouvernements). — Laurent, Études sur l’histoire de l’Humanité. — Évolution du monde moderne. Histoire politique et sociale (1815-1913), Paris, Alcan. — Xénopol, Théorie de l’Histoire