l’avenir des retouches et des adaptations pourront devenir nécessaires ? Ne serait-il pas regrettable et prématuré, par exemple, de mutiler actuellement l’œuvre admirable de Fresnel, sous prétexte de la souder en un ensemble plus homogène aux théories électro-magnétiques ? Il n’est donc pas de science, à l’heure présente, dont l’exposé soit hérisse d’autant d’écueils que celui de nos connaissances en Physique, si l’on tient compte surtout de la difficulté de discerner les travaux qui doivent rester, dans l’avalanche de matériaux trop souvent médiocres dont la science est de plus en plus encombrée, conséquence inévitable de son extrême diffusion. »
Le Traité de Physique de Chivolson est présenté comme un intermédiaire entre les livres classiques, rédigés souvent en vue d’un programme d’examen déterminé et les mémoires originaux des ouvrages spéciaux.
Le grand traité de mécanique de Tisserand donne une exposition générale des connaissances de l’astronomie à la fin du XIXe siècle. C’est une œuvre magistrale et durable qui remplace le traité de Laplace ; c’est un ouvrage qui condense tous les résultats antérieurs au point de vue mathématiques et physiques.
Le traité de géologie de Hang est le plus récent. Il est fort étendu (4 volumes). Il renverse toutes les théories antérieures, montrant le dynamisme dans les phénomènes.
Le traité de géologie de Lapparat a remplacé en 1882 tous les traités précédents. En 1903 avait déjà paru la 6e édition. Il a pu, grâce à son succès, être tenu à jour. Il est comme un répertoire de connaissances de la terre à notre époque. L’ouvrage de Suess, grâce à son point de départ tectonique, a plus de vie. Le livre de Haug donne un enseignement par les gravures, qui enlève définitivement à la géologie ce qu’elle avait autrefois d’un peu rébarbatif.
Le grand ouvrage d’ensemble sur la paléontologie de Κarl von Zittel est une revision complète des connaissances acquises sur les animaux et les plantes fossiles avec une histoire de chaque groupe, de son origine, de son évolution et de ses rapports vraisemblables avec les rameaux voisins.
Le grand ouvrage d’Yves Delage et E. Hérouard, Traité de zoologie concrète, peut être considéré comme un traité type.
Dans le cours de zoologie de J. Lensen, l’auteur choisit, comme type, pour chaque groupe zoologique, un animal dont la description permet de dégager les caractères du groupe entier.
À propos d’un traité qui a fait époque (Les colloïdes, par J. Duclaux, chef de laboratoire à l’Institut de France. Paris, Gauthier Villars, 1920), on a fait l’observation suivante : que sur le nombre de travaux ayant pour objet l’étude théorique d’une matière nouvelle, il arrive qu’ils ne s’inspirent pas d’une doctrine unique. L’esprit se perd alors au milieu des contradictions et une mise au point s’impose. Le premier moyen est de réunir toutes les données certaines en un ensemble cohérent. Le second consiste dans l’élimination de détails inutiles et surtout des doctrines périmées. Les théories se succèdent en révélant des formes de plus en plus parfaites. On peut reléguer dans l’histoire beaucoup de lois et de règles reconnues fausses ou inapplicables qui, très connues auparavant, continuent à subsister pour la forme et la tradition.
Il y a des rassemblements de données connues qui sont éparses. Par exemple, les poissons du Japon avaient été décrits dans des recueils non seulement du Japon mais dans tous les pays ; ils exigeaient des recherches bibliographiques absorbantes. Un répertoire dressé par MM. Jordan Tanaka et Snyder (Journal of the College of Science, Imperial University of Tokio ; t. XXXIII, 1, 1913) en a rassemblé et coordonné tous les documents dispersés.
Les ouvrages raisonnés des sciences appliquées ont une très grande importance. Il faut dresser sur des bases scientifiques et précises les préceptes de l’application, il faut raisonner la pratique et l’emploi des choses. Il s’agit d’une part de considérer les objets et êtres décrits, tels qu’ils se comportent dans la nature et tels qu’on doit les envisager par rapport à l’usage que nous faisons d’eux. « Il s’agit de montrer comment les problèmes nombreux et parfois complexes que soulève la pratique, trouvent leur solution dans les études scientifiques et comment par suite ces dernières devant prendre leur rang et occuper leur place qui est la première, il est nécessaire de les exposer telles qu’elles sont, comme d’en présenter toutes les conséquences. »[1]
i) La médecine a une matière immense à recueillir et à systématiser. Les traités sont des œuvres considérables.
Le nouveau traité de médecine et de thérapeutique a été publié en fascicules sous la direction de MM. Brouardel et A. Gilbert (40 fascicules. 200 fr. Paris, Bailère 1906).
Il est dit dans la préface : « Laissant aux dictionnaires et aux traités du temps jadis, la forme antique de lourds volumes, incommodes à consulter encore plus à lire, le nouveau traité parait en fascicules séparés, entièrement distincts, ayant chacun leur titre, leur pagination propre, leur table des matières. Chaque fascicule se vend séparément et forme un tout complet réunissant les maladies qui constituent des groupes naturels.
Pour assurer à la publication une plus grande rapidité, les fascicules sont publiés aussitôt prêts, sans tenir compte de l’ordre des numéros »
Le Traité d’hygiène publié par Brouardel et Mosny, avec un grand nombre de collaborateurs (Paris, Baillière et Fils) est divisé en 20 fascicules qui ont paru mensuellement, mais sans suivie l’ordre des numéros afin d’assurer une publication plus rapide, écueils où s’étaient
- ↑ Louis Roule, Traité raisonné de la pisciculture et des pêches.