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DOCUMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

temps. On y ajoute aujourd’hui certains renseignements spéciaux (almanach du laboureur, des missions, du pèlerin). En général, l’almanach est un ouvrage populaire. Il pénètre jusqu’au fond des campagnes. Il s’arroge souvent la spécialité de la prédiction du temps.[1]

L’origine des almanachs est très ancienne. Les Grecs donnaient le nom d’almanach aux calendriers égyptiens. Registre ou catalogue qui comprend tous les jours de l’année distribués par mois avec les données astronomiques, des notices et dates relatives aux actes religieux et civils principalement les saints et les fêtes.

La succession des phénomènes annuels et les divisions de l’année se rencontraient sur les monuments publics bien avant l’emploi des tablettes mobiles.

Un almanach est imprimé chaque année à Pékin sur les presses impériales et tiré à huit millions d’exemplaires qui sont aussitôt expédiés dans toutes les provinces du Céleste Empire. Et l’intérêt qu’y prenaient les Chinois, la confiance qu’ils accordent à ses renseignements et à ses prédictions étaient tels que chaque année ces huit millions d’exemplaires étaient tous vendus jusqu’au dernier.

Le calendrier astronomique publié comme contenu dans les almanachs et dans beaucoup d’annuaires, indique l’ordre des jours, des semaines, des mois, avec les noms de saints, les fêtes, etc.

On a souvent donné le nom d’almanach aux publications officielles ou officieuses, annuelles (almanach royal, almanach de Gotha) relatives aux administrations des États, celui d’annuaires aux recueils de statistiques des États. Mais ces derniers annuaires se sont considérablement amplifiés.[2]

241.335 ANNÉES.

a) Les « années » (Jahrbücher, Yearbooks) (telles l’année philosophique, l’année psychologique, l’année sociologique[3], l’année électrique) sont des publications qui rendent compte plus ou moins complètement des travaux faits dans l’année sur une science déterminée et publiés dans des langues différentes, permettant à chacun de connaître rapidement les travaux de ceux qui étudient les sujets qui l’occupent et de se servir de ces travaux.

b) Les Années constituent ainsi des parties de la Bibliographie générale. Il en est surtout ainsi pour les Jahrbücher allemands. Mais certaines Années comportent des tables de chronologie, de faits, de contacts, etc. qui les font déborder du cadre bibliographique. D’autre part existe souvent chez les rédacteurs le désir d’extraire des œuvres recensées les idées générales de marquer la direction et le mouvement scientifique en rapprochant plusieurs ouvrages.

c) On peut se demander pourquoi n’y aurait-il pas régulièrement des rapports périodiques sur l’état de nos connaissances comme toutes les autres branches d’activité privée ou publique en ont (industries, administrations, etc.) ? La British Association a confié à des comités spéciaux le soin d’élaborer des rapporte sur les progrès scientifiques réalisés dans une matière déterminée. C’est permettre à chacun de suivre le mouvement des idées et des faits de la science sans avoir à lire la masse entière de la littérature du sujet. Pour diviser le travail, cette lecture est faite par quelques-uns pour tous.

La Chemical Society publie annuellement des rapports sur les progrès réalisés dans les différents départements de la chimie durant l’année.[4]

241.4 Collections. Recueils de textes. Commentaires.

Les Recueils, les Collections et les Commentaires figurent parmi les plus grandes œuvres bibliographiques. Leur établissement a donné lieu à des sommes de labeur énorme.

Diverses questions sont à examiner : la publication de collections d’ouvrages constituant chacune une individualité ; les recueils de texte qui ne constituent pas des ouvrages entiers ; l’examen des textes et les principes à suivre pour leur publication ; la reproduction des manuscrits, notamment par les procédés photographiques ; les commentaires des œuvres.

241.41 Notion.

a) Le Recueil est le nom générique donné à un assemblage, à une réunion d’actes, de pièces, d’écrits, d’ouvrages en prose ou en vers et aussi de morceaux de musique, d’estampes, etc. Les recueils comprennent donc plusieurs ouvrages de même forme ou qui traitent la même question. Ainsi : Recueil des lois. Recueil de discours. Recueil de pièces de théâtre. Les grandes collections des ordres religieux (Bénédictins et Jésuites ; les Bollandistes), celles des Lequates, celles des historio-

  1. Le célèbre Sarragozano, almanach espagnol, tirerait, rapporte-t-on, 50,000 exemplaires annonçant pour tels jours le bon temps, 50,000 autres annonçant le mauvais temps. La moyenne des appréciations des lecteurs se maintiendrait favorable au talent de divination de l’éditeur.
  2. Exemple : l’« Annuaire du Canada » 1927-28, publié par le Bureau fédéral de la Statistique, section de la Statistique générale (un volume de 1,122 pages) porte comme sous-titre « Répertoire statistique officiel des ressources, de l’histoire, des institutions et de la situation économique et sociologique de la puissance ». Il provient par transformation successives, de l’Annuaire et Almanach parus depuis 1867.
  3. L’Année sociologique, fondée par Duckheim (Paris Alcan), a repris sa publication avec la collaboration de l’Institut français de sociologie. Avec 150 pages de mémoire elle en comprend au moins 400 de bibliographie analytique où non seulement sont analysés les livres, mais encore où les faits sont répartis et organisés.
  4. Exemple de rapport : L’état actuel de la science. Rapport de Μ. E. Picard. Article de Adhémar dans la Revue de Philosophie, 1901 ou 1903.