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DOCUMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

l’ordonnance de la marine de 1689, le capitaine commandant un vaisseau du roi est obligé de tenir un journal exact de sa route. Ces journaux au retour de chaque campagne sont réunis au dépôt des cartes et plans de la marine ; et les observations et remarques qui s’y trouvent, servent à perfectionner l’hydrographie et la construction des cartes marines.

Livre des origines (Stud Book). — Le livre où sont enregistrés des êtres vivants en vue de connaître leur hérédité et leur ascendance. Ainsi le Stud Book des chevaux. Le Stud Book des chiens établi en Belgique par la Société Royale de St-Hubert. On a établi un Stud Book international de certaines plantes.

Enseignes. — Le terme « calicot » prévaut pour désigner les enseignes ou pancartes temporaires portant des inscriptions en grandes lettres. On appose les calicots sur des édifices, maisons, expositions. On s’en sert aussi pour porter des indications, des protestations ou des demandes dans les cortèges et manifestations.

Pétitions. — Les pétitions politiques amoncellent des sées par des colporteurs, parvenaient dans les masses 600 mètres, contenant 5,035,697 signatures demandant la prohibition d’exportation d’objets pouvant donner la mort. Remise au Sénat des États-Unis. Reproduite en film cinématographique (mai 1916). Une pétition monstre a été celle présentée à Genève à la Conférence du désarmement en 1932. organisée par la Ligue internationale des femmes ; elle fut reçue par l’assemblée et portait environ six millions de signatures.

i) Catégories diverses.

Des catégories de documents et de livres embrassent des ouvrages de diverse nature, de divers sujet, mais présentant certaines caractéristiques communes. Par ex. :

Livres populaires. — Le grand mouvement de diffusion de la science auquel nous assistons de nos jours est tout nouveau dans l’histoire. Aux plus grandes époques intellectuelles d’autrefois, la science ne sortait pas de petits cercles et seules les publications populaires, diffusées par des colporteurs, parvenaient dans les masses populaires. Ainsi les bestiaires du moyen âge pris à des sources pseudo-savantes. Ainsi aujourd’hui encore, les almanachs, les images dites d’Épinal.

Livres professionnels. Livres de métier. — Leur importance grandit à raison de la spécialisation de la complexité et des incessants changements de la technique. Mais d’autre part, l’introduction des machines enlève leur valeur aux connaissances individuelles. Les livres professionnels évoluent vers des livres d’industrie.

Ouvrages dits de Vulgarisation. — Il y a toute une catégorie de livres qui ne représentent aucune notion nouvelle ou scientifique, mais qui ont pour objet de placer à la portée du vulgaire les indications qui s’expriment en termes scientifiques et dans leur appareil compliqué. Ex. : Livres de médecine usuelle, Traités usuels de droit.

Documents de propagande. — il se poursuit dans nos sociétés, à l’intervention du livre, une immense propagande, la propagande de tous ceux qui veulent convaincre, persuader, obtenir, dans un but quelconque, l’adhésion des esprits. Ce sont tous les partis politiques, les gouvernements et les autorités aux divers degrés, les œuvres, les sectes philosophiques, les religions. On s’est mis à étudier psychologiquement et sociologiquement ces divers types de propagande, en particulier la propagande des Missions, celle des révolutionnaires, celle des gouvernements en temps de guerre. À la plus intense de ces propagandes on a donné irrévérencieusement le nom de « Bourrage de crânes ».

j) Classes d’ouvrages après leur forme.

Des classes de livres ont été établies à raison de la circonstance toute objective et matérielle soit du nombre de pages (livre, brochure ou feuille volante), soit de la forme des feuillets : enroulée (volumen), reliée ou brochée (codex), mobile (fiches ou cartes postales). (Voir ce qui a été dit de la Forme sous le n° 221.2.)

k) Modalités des ouvrages.

On peut distinguer les livres d’après certaines modalités du style. Ainsi les livres en exposé continu et ceux qui sont établis par question et réponse (dits catéchisme) ; les livres qui s’expriment en style direct, soit que l’auteur emploie le je, soit que s’adressant à des interlocuteurs déterminés il dise vous ou tu[1] ; au contraire les livres qui sont impersonnels. (Voir ce qui a été dit de l’Exposé sous le n° 224.)

241.8 Modalités d’une même œuvre. Édition. Traduction. Extraits. Arrangements.

Une même œuvre prend des formes variées : ses éditions successives, l’état de ses divers exemplaires, ses traductions, les extraits, arrangements, transformations, les emprunts, copies, citations, plagiats qui en sont faits ; son insertion dans la collection des œuvres complètes de l’auteur ou dans d’autres collections à bases diverses ; sa continuation en d’autres œuvres, par l’auteur ou d’autres auteurs.

241.81 Édition.

a) L’édition est l’indication concernant le numéro d’ordre de chacune des réimpressions d’une œuvre. Il ne faut pas confondre les termes tirage, réimpression et édition. Les uns et les autres signifient le résultat de l’action d’imprimer une œuvre. Mais la réimpression se distingue de l’édition nouvelle. Il y a réimpression lorsqu’on se borne à reproduire sans modifications, ajoutes ni retranchements l’édition antérieure. On tire sur com-

  1. Ex. : Gradet. Cours d’architecture.