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DOCUMENTS GRAPHIQUES


242.58 Organisation commerciale de l’édition de la musique.

Des éditeurs se sont spécialisés dans la musique. Ils ont produit en nombre et en quantité. Par ex. : Breitkoff et Hartel à Leipzig, Ricordi à Milan, Durand à Paris, etc.

En Allemagne, la musique est une industrie fortement organisée ; elle constitue pour le Germain un excellent instrument de propagande, un mode particulièrement efficace de pénétration pacifique et de colonisation intellectuelle. La musique importée et exportée représente des poids et des valeurs appréciables.

La librairie musicale est organisée à l’instar de la librairie de livres. La musique d’orchestre constitue un matériel étendu et qui ne peut intéresser qu’un nombre limité de personnes. Ce matériel est souvent loué avec condition d’achat.

242.59 Bibliothèque et collection de musique.

On a constitué de grandes et nombreuses collections d’œuvres musicales (bibliothèques musicales, musicothèques). Les unes constituent des instituts autonomes et indépendants (bibliothèques des conservatoires). Les autres sont des annexes de grandes bibliothèques : ainsi le Département de la musique de la Library of Congres de Washington. On tend à adjoindre des œuvres musicales aux bibliothèques publiques.

On a organisé l’abonnement à la lecture universelle. Ex. à Lausanne : Fachard frères comprend plus de 200 mille numéros.

Un Institut de Technologie musicale a été créé à l’École supérieure de Technique de Breslau. Il est consacré aux recherches sur les relations entre la musique et la technique. Il possède de remarquables archives sur l’économie et sur la technique musicales.

242.6 Monuments dits figurés : Inscriptions, Monnaies, Médailles.

L’archéologie envisage les faits sociaux à travers les monuments où elle se figure ; l’épigraphie, la paléographie, la numismatique les devinent à travers les inscriptions, les monnaies, les médailles qu’elles ont laissées.

242.61 Inscriptions.

a) Le mot inscription s’applique généralement à tout ce qu’on écrit sur la partie extérieure d’un objet, comme un monument, un livre, un immeuble, etc. En raison de l’importance toute particulière que les inscriptions antiques ont comme monuments authentiques pour la connaissance de l’histoire des antiquités et de la langue des anciens peuples, on s’est de bonne heure occupé de les réunir et de les commenter. Ainsi l’épigraphie est-elle devenue de nos jours une des hases de l’archéologie.

Les anciens gravaient sur le marbre, la pierre ou le bronze, une foule d’actes publics et privés, de documents de toutes sortes que la diffusion illimitée des pièces imprimées permet aux modernes de confier simplement aux papiers. Les inscriptions sont donc une des sources les plus abondantes de l’histoire ancienne.

b) Les anciens ont prodigué les inscriptions non seulement sur les temples, les tombeaux, mais encore sur les armes, les meubles, les ustensiles. Très précieuses au point de vue des sciences historiques et philosophiques : chronologie, biographie, linguistique, etc., les inscriptions sont l’objet particulier de l’épigraphie. Des recueils étendus et très étudiés des Inscriptions grecques, latines, etc., ont été publiés (Corpus Inscriptionum). L’Académie des Inscriptions publie depuis 1867, entre autres monuments, un Corpus Inscriptionum Semiticarum.

Autre type de grand recueil : Corpus Inscriptionum Latinarum consilio et auctoritate Academiæ litterarum Regiœ Borussicœ editum. Berlolini (1863-1885). Les lacunes de ce Corpus sont comblées au fur et à mesure par une publication qui contient, outre les inscriptions nouvellement découvertes ou rectifiées, des dissertations épigraphiques : Ephemeris Epigraphica.

Il y a des recueils spéciaux. Ex. : Corpus inscriptionum de Blanchard consacré à la médecine et à la biologie.

c) Recueil définitif avec fac-similés ou recueil provisoire avec texte conjectural en minuscules. Les inscriptions sont souvent fragmentaires, mutilées. La question de la transcription est ici soulevée : on a posé le principe de la transcription brute, sans ajoute ni déformation.

d) Les modernes eux aussi continuent l’œuvre de transcription. Ils en mettent partout. Enseignes, étiquettes, inscriptions sur des objets. Une promenade dans les villes, dans les lieux publics en dit long : rideau de théâtre, inscription sur porcelaine et menus cadeaux, cartes postales, plaques commémoratives, etc., plaques tombales, inscriptions sur les maisons, dans les lavatories, sur les guérites, sur les bancs, les arbres, les murs des lieux d’excursion.

L’épigraphie s’installe aussi sur les socles des monuments. Elle s’étend en historiation sur les parois des certains édifices (ex. sur tous les murs de pourtour du nouveau Musée Colonial Français) ; l’épigraphie prend aussi la forme du bois avec les planches — le mémorial que le brise-glace Malyguine a laissé aux lieux visités par lui.

242.62 Monnaies et Médailles.

a) Les monnaies sont des pièces de métal (or, argent, cuivre, etc.) frappées par l’autorité souveraine pour servir aux échanges. Les monnaies sont en or, argent, bronze et en mélanges plus rares, l’électrum ou alliage d’or et d’argent, le patin ou alliage d’argent et d’étain, le plomb