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INVENTAIRES. CATALOGUE

y museos, Het Βοοk, Bogens Verden, etc., etc. L’Index Bibliographicus, répertoire international des sources de bibliographie courante est publié sous les auspices du Comité de Coopération intellectuelle.[1]

C’est Josephson qui a publié en 1913, à Chicago, la première bibliographie au 4e degré (Bibliographies of Bibliographies).

255.42 Bibliographies Universelles.

Définition. — En principe une bibliographie universelle, doit comprendre tous les livres existants. Il n’y a donc pas actuellement une telle bibliographie, mais des efforts pour y tendre et des œuvres si générales et si étendues qu’elles n’ont pas leur place dans les autres espèces de bibliographies.

Historique. — Il y a eu des catalogues généraux de bibliothèques dès le début de celle-ci. Le Catalogue de la Bibliothèque réunie à Alexandrie par les Ptolémées et qui devait comprendre 600,000 volumes. Le Catalogue (en vers) de la Bibliothèque de Callimachus. Le Lexicon de Suidas, la Naturalis historia de Pline qui devait mentionner, dit-on, 2,000 ouvrages différents. Au moyen âge, il y a des sources bibliographiques dans les œuvres des Encyclopédies et des Sommes du temps. Après l’invention de l’imprimerie, c’est Konrad Gesner qui produit la première Bibliographie Universelle, Bibliotheca Universalis, ouvrage du XVIe siècle devenu rapidement fameux, qui fut supplémenté, indexé et résumé bien des fois. En 1698, Savonarole annonce un Orbis litterarius Universus qui fut perdu et qui aurait eu 40 volumes en manuscrit. Francesco Marucelli en 1701 commence son Mare Magnum, avec 111 volumes manuscrits. Les catalogues des foires de Francfort, avec leur caractère international deviennent la base des compilations comme celle de Draud et Georgi, mais Langlois classe celle-ci avec les bibliographies choisies d’Ebert, Brunrt et Groessel.[2]

On a tenté de dégager de la masse des millions de volumes écrits sur tous les sujets, à toutes les époques et dans toutes les langues, volumes conservés dans les longues galeries des bibliothèques, le petit nombre d’ouvrages qui ont reçu la sanction du génie et du temps. Ainsi a fait un Aimé Martin dans son « Plan d’une Bibliothèque Universelle » (Bruxelles, 1837). « Nombre très minime d’ouvrages si on le compare, dit l’auteur, à ces masses pondéreuses d’in-folio et d’in-quarto que le temps a frappés de mort et que les vers rongent sur leurs tablettes comme des cadavres dans leur tombeau ; nombre prodigieux si on ne considère que la multitude d’idées répandues dans chacun de ces livres, les principes qu’ils proclament et l’immense impulsion que l’ensemble de ces lumières peut donner au monde. » La Bibliographie Universelle ainsi comprise est nécessaire. Elle est appelée à offrir un tout complet du grand travail de l’Humanité depuis les premiers temps du monde civilisé jusqu’à nous. L’ensemble de ces divisions est une véritable histoire de l’esprit humain par les monuments mêmes de la pensée.

255.43 Les Bibliographies nationales.

1. — Notions.

Progressivement, mais sûrement, se construit le système des bibliographies nationales. Et il se construit avec autant plus de sûreté et d’efficience qu’il se propose d’être une branche articulée du système plus vaste de la documentation universelle.

a) Les Bibliographies nationales sont devenues les bibliographies fondamentales, car c’est la division par lieu de production qui donne la base la plus sûre et la plus rapide pour un premier enregistrement des livres. Ultérieurement les ouvrages sont repris dans les autres bibliographies. Mais il y a toujours intérêt à y recourir lorsqu’il n’existe pas encore de bibliographies spéciales, lorsqu’on veut des sources plus générales que celles contenues dans ces dernières, quand il y a lieu de vérifier les références, pour compléter les bibliographies spéciales qui souvent négligent les ouvrages anciens, pour connaître les tout derniers ouvrages parus, pour compléter les renseignements concernant les ouvrages déjà connus, mais que les bibliographies spéciales ne décrivent ni complètent. (Par ex. l’imprint, la collation, le prix).

b) Les bibliographies nationales, en général, contiennent les ouvrages publiés dans le pays par les auteurs du pays et sur le pays.

c) La compilation des bibliographies a trois sources : commerciale (associations d’éditeurs et de libraires) ; gouvernementale (dépôt légal, copyright) ; scientifique (le travail des bibliographies).

d) Les bibliographies nationales ont commencé par des listes d’imprimeurs souvent affichées à la porte de leurs officines ou dans les locaux universitaires.

e) Aucune bibliographie nationale n’est complète, achevée. Mais on la trouve plus ou moins achevée, répartie entre divers types de publications. Ainsi les ouvrages d’après les temps, avec une place à part pour les manuscrits et les incunables, les livres, les documents autres que les livres, notamment les cartes, gravures, musique ; les livres, les périodiques et les articles de périodiques, les œuvres d’après les diverses langues nationales parlées dans le pays ; la bibliographie en volumes ou sous forme

  1. Il n’y a pas de liste spéciale des travaux des congrès, conférences et réunions internationales de Bibliothèques et de Bibliographies. Des données à ce sujet sont à trouver dans le Zentralblatt.
  2. Voir une esquisse de l’Histoire de la Bibliographie dans Otlet et La Fontaine : la création du Répertoire bibliographique Universel. Bulletin de l’Institut International de Bibliographie, 1895.

    Voir aussi : Erman, Wilhelm. Weltbibliographie und Einheitskatalog, Bonn et Leipzig, 1919.