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LE LIVRE ET LE DOCUMENT

Zurich en 1895 par Herbert Haviland Field, l’Index Catalogue suivi de l’Index Medicus, le Manuel de Bibliographie historique de Langlois, le Manuel de Lanson, le Guide to the Study of History, sous les auspices de l’American Historical Association.

En Histoire naturelle, Minéralogie, Botanique, Zoologie, la Bibliographie a besoin d’organisation. Son travail ne se confine pas au laboratoire ou à l’observatoire. Il est répandu à travers toute la terre et les publications de la plus obscure histoire locale peuvent contenir des observations de phénomènes naturels.

L’International Catalogue of Scientific Littérature. Ce catalogue a été entrepris par une organisation internationale sous les auspices de la Société Royale de Londres. Celle-ci avait publié le Catalogue of Scientific Papers, bibliographie du contenu des périodiques scientifiques de 1600 à 1900.

Le Catalogue of Scientific Literature commencé en 1901 a édité jusqu’à ce jour 216 volumes contenant environ 3,000,000 de références aux périodiques de sciences de 34 pays. Il a cessé de paraître. Son organisation reposait sur un Bureau international à Londres et des Bureaux régionaux qui y envoyaient les fiches des travaux nationaux. Il était publié annuellement un volume par science. Une classification générale avait été élaborée, représentée par des lettres suivies d’un numérotage en quatre chiffres. On a fort critiqué le catalogue Retard, incomplet, trop peu de références croisées dans les index ; classification insuffisante, se présentant dans son isolement et occupant presque toutes les lettres de l’alphabet, sans s’inquiéter des autres sciences, technique et sciences appliquées laissées de côté ; non utilisation des bibliographies périodiques existantes, coopération restreinte ; pas de souci de la Bibliographie universelle.

La Smithsonian Institution en décembre 1932 a présenté un plan pour la reprise des travaux du Catalogue International, en se fondant sur le fait qu’il existe encore une vingtaine de Centres nationaux de documentation pour la bibliographie scientifique qui sont entretenus par des fonds gouvernementaux. Le Plan nouveau consiste à réunir un fonds de roulement de 75,000 dollars que devraient verser des fondations éducatives ou des donateurs privés et à faire appel à des souscriptions en payant 50 dollars par an. Une liste de 1,000 noms a été dressée. On estime que la matière réunie par les Bureaux nationaux et non publiée a une valeur de un à deux millions de dollars.

Le Biological Abstracts a été rendu possible par l’aide de la fondation Rockefeller de la Laura Spelman Rockefeller Memorial, de l’American Council of Learned Societies, du National Research Council.

255.45 Autres espèces de bibliographies.

a) Les bibliographies à base de formes ou de généralités dites parfois erronément « bibliographies spéciales » sont distinctes des bibliographies universelles et de celles à base de matières ou des bibliographies nationales. Leurs particularités les font grouper sous les titres suivants, d’après la caractéristique des ouvrages qui sert au groupement. 1° L’auteur, ex. auteurs, collectif, classes d’auteurs, plagiaires. 2° L’édition ou la publication (ex. premières éditions, ouvrages inachevés, éditions de luxe, éditions microscopiques, livres supprimés, exemplaires d’associations. 3° Affinité de contenu, par ex. Erotica. 4° Valeur ou usage : les meilleurs livres, les livres de textes, les livres de références, etc.

b) Il y a des types de bibliographies s’attachant à des caractéristiques secondaires, mais qui ont leur utilité, par ex. celles des éditions des classiques considérées comme définitives, celles des livres à bon marché des bons auteurs (Teubner, Tauchnitz. Everyman, etc.), celle des livres annoncés sans jamais paraître ou commencés à paraître et jamais achevés. Mais d’autres sont futiles. Par ex. celles-ci « Books printed in two point fly’s eye type », livres imprimée sur des « yeux de mouche », c’est-à-dire sur le 8e de l’interligne des livres ordinaires.

c) Les bibliographies des publications officielles ont été faites sur le tard. Les documents officiels sont en nombre élevé. Les Blue Books anglais étaient d’environ cent par an avant la guerre. Ils paraissent sous les noms des divers départements ou administrations spéciales, ce qui rend les recherches difficiles. Les États-Unis ont donné les plus grands soins à leurs documents officiels. Ils en ont centralisé l’impression, les services du « Printing Office », la distribution dans ceux du superintendant of Documents, le collectionnement dans la Library of Congress, le catalogue dans les fiches éditées par cette bibliothèque. Voir les ouvrages de Swanton, Guide to U. S. Government publications, de Clarke. Guide to the Use of the U. S. Government Publications, Everhart, Handbook of U. S. Public Documents. Il y a maintenant les abondantes publications de la Société des Nations et du Bureau International du Travail.[1]

d) Les publications de sociétés, les dissertations et Festschriften ont été relevées dans nombre de recueils. Par ex. : Minerva, Index generalis, Handbook of Learned Societies, Bibliographie des travaux scientifiques de Deniker.

e) Il y a des listes de livres remarquables par leur histoire, leur association, etc. Ex. livres perdus et imaginaires, livres accidentellement détruits, livres supprimés, prohibés, expurgés (par ex. Romans à lire et à proscrire de Bethléem), livres en exemplaire unique, livres dédicacés, livres ayant appartenu à des célébrités, portant des autographes, des notes manuscrites, etc. Parmi les livres imaginaires, on a cité celui-ci du XVIIIe siècle : Mémoire

  1. Myers, Denys, P., International Documentation, its classification and purpose. In Libraries, 1927, p. 107-13.