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INVENTAIRES. CATALOGUE

grande importance. Un catalogue ne se lit pas, il se consulte. On y a recours pour des recherches variées qui portent tantôt sur un point, tantôt sur un autre. Elles doivent donc avoir un maximum de lisibilité et être disposées de manière que l’œil puisse aisément y découvrir l’élément désiré en faisant abstraction de tous les autres. Ce résultat peut être obtenu comme suit :

1° L’écriture sera particulièrement soignée. La lisibilité sera sa première qualité. Pas de lettres avec fioritures. Les noms propres seront écrits en caractères romains (majuscules des textes imprimés). On fera usage de grandeurs et de grosseurs variées suivant l’importance des éléments et l’opportunité de les mettre en lumière par des alternances dans leur disposition.

2° On aura soin de disposer les textes sur les fiches de manière que les indications mises en vedette apparaissent à la partie supérieure de la fiche, sans marge trop grande. Bases du classement, les vedettes doivent, lors de la consultation des répertoires, pouvoir être lues d’un coup d’œil, sans avoir besoin de découvrir toute la fiche.

3° Chaque élément formant la notice reçoit sa place fixe, toujours la même, déterminée par des raisons d’utilité et de corrélation et présentée sous une forme distinctive. Les duplicata, extraits ou inscriptions dérivées, reçoivent autant que possible, la même place et la même forme, de façon à réaliser le maximum d’unité, d’homogénéité, tant pour l’écriture que pour la lecture.

4. Modèles.

Les modèles ci-contre montrent ces dispositions types, présentées d’abord sous forme d’indication générale avec référence aux numéros du tableau des règles catalographiques et, ensuite, par un exemple concret.

5. Rédaction des notices. Règles catalographiques.

a) L’immense variété des ouvrages et la nécessité de les retrouver dans de très grands catalogues ont donné lieu à des règles catalographiques très détaillées pour la rédaction des notices et le choix des vedettes nécessaires au classement alphabétique. Divers codes de ces règles ont été publiés. Le Code de l’Institut International de Bibliographie a pris ces règles pour base, notamment les règles anglo-américaines et les a coordonnées. Le tableau ci-contre en résume l’essentiel. Les divers éléments qu’il présente doivent être transcrits sur la notice, dans l’ordre selon lequel ils figurent au tableau et selon la disposition des modèles ci-dessus.

b) Les règles concernent : 1° les livres et documents décrits soit en leur prototype même dans les bibliographies, soit en des exemplaires particuliers déposés dans une bibliothèque ou un lieu déterminé ; 2° la description de ces livres et documents ; 3° leur description sous une forme catalographique. Les règles concernant la Bibliographie reposent donc sur les trois notions générales déterminées précédentes du livre, de la description et de la catalographie.

c) Les règles bibliographiques sont : 1° les unes générales et divisées d’après les divers éléments de la description bibliographique ; 2° les autres spéciales et divisées d’après les diverses espèces de livres et documents à décrire en indiquant, suivant les cas, des dérogations ou des compléments aux règles générales, Les espèces et les parties du livre sont donc à la base de l’établissement et de l’étude des règles bibliographiques.

d) Trois questions se posent : 1° quels éléments doit porter la notice ; 2° sous quelle forme rédiger ces éléments ; 3° où, dans l’ouvrage ou ailleurs, trouver l’indication qui concerne l’élément.

e) La description du livre doit être : a) externe (titre, date, colofon, tomaison, n° de page et de folio) ; b) interne, synthétisant en une brève indication son contenu, fond et forme : doctrine, plan, méthode, langue.

À la description du livre devrait se joindre une critique (brève, spontanée et fraîche, comme dit Menendez y Pelayo), de manière à exprimer l’impression qu’on pourrait avoir pour la simple lecture, un homme ingénieux et érudit.

f) On peut distinguer, quant aux caractères à introduire dans la description des ouvrages, quelques catégories fondamentales exigeant une description : a) le manuscrit ancien ; b) les Incunables ou premières impressions, jusque 1500 ; c) les livres anciens jusque 1800 ; d) les livres modernes. En principe les ouvrages anciens de 1500 à 1800, bien que classés quelquefois à part dans les bibliothèques, sont décrits d’après les règles catalographiques générales.

g) Il y a des règles relatives : 1° à tout catalogue, répertoire, bibliographie quelconque ; 2° à tout catalogue par matière : 4° enfin des règles propres au catalogue décimal. En outre les diverses espèces de bibliographies ou catalogues (Inventaire, auteur, matière) ont des corrélations qu’il y a lieu de déterminer.

h) Si l’on fait des livres avec des livres, on fait aussi des bibliographies avec des bibliographies, donc de seconde main. En principe, on ne doit donner la description d’une œuvre qu’en l’ayant sous les yeux. Cependant, faire autrement, c’est perpétuer des bibliographies incomplètes et souvent inexactes, par accumulation successive de fautes de copie et de non vérification des notices. Mais d’autre part l’utilisation des notices déjà rédigées est une nécessité, car le travail ne saurait être toujours recommencé.

i) Les instructions du Code des règles catalographiques sont nombreuses. Elles offrent grand intérêt parce qu’on a été amené à y résoudre des difficultés de différentes espèces ou les mêmes difficultés de différentes manières. Elles constituent donc la documentation la plus