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BIBLIOTHÈQUES. COLLECTIONS

à la Réforme. Les bibliothèques d’Oxford et de Cambridge paraissent avoir précédé la fondation des bibliothèques universitaires ailleurs. Le British Museum est le plus grand centre d’activité scientifique anglais. Il date de 1753 et ses collections ne le cèdent qu’à celles de la Nationale et de la Bibliothèque Lénine. Il reçoit annuellement environ 60,000 volumes par le Copyright.

En Angleterre, il y a 500 systèmes de bibliothèques, installés dans un millier de bâtiments. Cent millions d’ouvrages par an circulent dans les mains des lecteurs. À Croydon par exemple, agglomération de 200,000 habitants, 700 lecteurs se présentent par jour aux bibliothèques,

L’Angleterre et le Pays de Galles travaillent à réaliser un système de bibliothèques embrassant l’ensemble du pays.[1] Il comprend : 1° un système de groupes locaux autour des centres ou foyers formés par des bibliothèques importantes. Les campagnes elles-mêmes sont desservies. 2° Un système de bibliothèques spéciales appelées à mettre leurs ressources en commun par l’Association of Special Library and Information Bureaux et l’Association of University Teachers. 3° Une bibliothèque centrale devant suppléer aux besoins de l’ensemble, (ancienne Central Library of Student, à transformer en une institution nationale). Le tout repose sut le principe de la coopération volontaire et le desiderata que chaque bibliothèque désormais se sente la partie d’un système général.

De 700 bibliothèques anglaises, la plus petite possède 5,000 volumes et toutes ont une salle de lecture avec journaux et revues et beaucoup une salle spéciale pour enfants.

b) États-Unis. Ils occupent le premier rang pour les bibliothèques : nombre de volumes, utilisation, perfection des méthodes. Son œuvre propre est la bibliothèque publique, pour la masse plutôt que pour les recherches scientifiques. Mais à côté, elle a créé aussi des bibliothèques savantes auprès de ses universités et de ses collèges, et des institutions scientifiques. La Library of Congress a 3,500,000 volumes. La New York Public Library en a 3,000,000 avec 46 branches et environ 400 autres organes de distribution. La Library of Congress comprenait en 1924 3 millions de livres et brochures, 900,000 cartes, 1 million environ de morceaux de musique, 500,000 gravures. Il a été dépensé 8 millions de dollars pour l’édifice, 3.5 millions pour l’achat des collections et l’ameublement, depuis 20 ans un million de dollars pour le service et les travaux.

Aux États-Unis il y avait, en 1915, 8,302 bibliothèques dont environ 3,000 possédaient au moins 5,000 volumes Les riches particuliers (Carnegie, notamment), ont fait des donations importantes, mais l’impôt spécial pour les bibliothèques y rapportent 35 millions de francs, Le corps de l’Association des bibliothécaires américains comprend 4,000 membres. Beaucoup de ces bibliothèques ont des succursales et rayonnent vers les campagnes par des bibliothèques circulantes.

c) Hollande. — Le petit pays de Hollande a donné un soin particulier à ses bibliothèques.

En Hollande on comptait, en 1919, 56 communes avec une ou plusieurs bibliothèques comprenant salle de lecture et avec une moyenne de 5,000 volumes.

« Leeszalen » de Hollande avaient (avec les succursales) en 1908 : 6 ; en 1933 : 110 salles de lecture (dans toutes les communes de plus de 20,000 habitants, il y a maintenant une salle de lecture, subventionnée par l’État). Nombre de livres en possession de l’ensemble des bibliothèques publiques : 1913 : 100,000 ; 1933 : 1,800,000. Fréquentation : 1908 : 300,000 ; 1931 : 2,100,000. Recettes : 1903 : Fr. 25,000 ; 1931 : Fr. 1,780,000. Subventions de l’État : Fr. 250,000. Les particuliers environ Fr. 500,000.

d) Belgique. Les grandes bibliothèques sont : la Bibliothèque Royale de Bruxelles, fondée en 1827, mais héritière des collections formées déjà par les ducs de Bourgogne, les Bibliothèques de Gand, de Louvain, maintenant celle de l’Université de Bruxelles, la Bibliothèque des Bollandistes, le Musée Plantin-Moretus, Après la guerre, pendant laquelle la lecture avait été intensifiée, un mouvement s’est dessiné en faveur de l’organisation de bibliothèques publiques. Une législation spéciale est intervenue.

En Belgique, en 1921, des 2,639 communes, il en est environ 1,500 qui ne possèdent aucune bibliothèque publique Parmi les 1,600 reconnues par le Ministère, petit est le nombre de celles qui sont convenablement outillées, installées et dirigées (Rapport parlementaire Heyman). De ces bibliothèques, si l’on excepte celles de l’agglomération bruxelloise et des chefs-lieux de province, 601 possédaient moins de 300 volumes et 46 plus de 3,000 volumes. Ces bibliothèques fonctionnent en général comme service de prêts et n’ont point de salle de lecture.

e) Tchécoslovaquie, La Tchécoslovaquie est (avec la Belgique) le premier pays qui ait rendu obligatoire l’établissement des bibliothèques publiques. Chaque agglomération doit avoir sa bibliothèque et les villes de 10,000 habitants doivent nommer un bibliothécaire. Dans les villes plus petites, une personne qui a suivi des cours de bibliothéconomie pendant un mois doit être nommée. Le Ministère de l’Éducation fournit un traité d’administration de bibliothéconomie à la communauté et inspecte la bibliothèque. La loi exige que le cinquième de tous les livres de chaque bibliothèque ait un contenu instructif (1928).

f) France. — Les anciens rois firent les premières tentatives pour former des bibliothèques. Effort non systéma-

  1. Voir à ce sujet le rapport de Sir Frédéric C Kenyon, directeur du British Museum et Président du Board of Education Departmental Committee Public Library dans Library Journal, 1 January 1928. p. 11.