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Les Livres et les Documents
considérés au point de vue de la Bibliologie comparée
30 Généralités.
Le livre et le document, après avoir été envisagés en soi-même (partie 2), ont à être considérés aussi en tant qu’unité individuelle concrète, en tant qu’ensemble et dans leur totalité. D’où le cadre suivant dont certaines parties seulement sont considérées ci-après.
323 Histoire du livre.
1. Histoire des diverses parties du livre.
Le livre a une longue histoire : chacun de ses éléments, chacune de ses parties et de ses espèces est le produit d’un développement parfois très lent. — Écriture : le Livre a ses origines dans celles de l’écriture figurative et du tracé des signes conventionnels. (Paléographie : science des écritures). — Substance : Il fut d’abord inscription murale (Épigraphie), tablette ou rouleau en terre cuite, tablette de bronze, de cire, ardoise. Plus tard il s’écrivit sur papyrus et parchemin, puis sur papier originaire de Chine. — Forme : il eut, dans l’antiquité, la forme rectangulaire, avec les tablettes de cire juxtaposées ; il fut fait de feuillets superposés et reliés avec les codex. Aujourd’hui il tend à la feuille ou fiche, mobile ou liassée en reliure mobile (monographie). — Reproduction : il fut écrit à la main (manuscrit), puis gravé sur bois (xylographie), puis composé à l’aide de caractères mobiles (imprimerie, Gutenberg). On le reproduisit par la pierre (lithographie), puis par la photographie (photogravure, héliogravure, phototypie), puis par des procédés chimiques (anastatique ou reviviscence des encres). — Illustration : Remonte à la plus haute antiquité, enluminure, miniature, puis gravure en relief et en creux. — Reliure : très ancienne, devient un art à Byzance au Xe siècle, se développe en Italie ou XVIIIe, en France au XVIe et au XVIIIe, renaît de nos jours.
2. Histoire générale.
a) Antiquité. — Invention et transformation des écritures, constitution des langues en langages littéraires. Le Papyrus. Les premières littératures : la formation des genres littéraires. Premiers essais de rédaction dans les sciences. Conservation des textes sacrés dans les temples et palais. Influence de l’esclavage : le cercle étroit des lettrés, des philosophes et des savants. Les polygraphies « de omni re scibili ». Les premiers encyclopédistes : Aristote.
b) Moyen âge. — Les barbares détruisent les bibliothèques. Les moines recopient les manuscrits. L’époque des manuscrits : Au XIIIe siècle, invention du papier de chiffon. Le moyen âge, grand par son art, sa philosophie, sa théologie. Peu de créations littéraires. Développement des sciences presque nul. Les « Miroirs » et les « Sommes », formes de l’idée encyclopédique.
c) Renaissance et temps modernes. — La Renaissance découvre l’antiquité. Époque de l’érudition : reproduction, traduction, commentaire des ouvrages. Vers 1436, invention de l’imprimerie. Elle se répand dans toute l’Europe avec la Réforme. Développement de la gravure. Les guerres de religions utilisent les livres. Au XVe siècle, le livre se constitue avec les traits essentiels qu’il a