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LES ENSEMBLES

cas de conflit, de même faut-il préparer un asile temporaire pour les Trésors de l’esprit. Il faudrait constituer quelque nouvelle Croix Internationale, une Croix d’Or, par exemple, organisant par avance les mesures tutélaires et un dépôt vers lequel, à la première alerte, pourraient être dirigés les plus précieux des ouvrages de partout. En 1914, des livres en hâte furent soustraits partout aux dangers. Mais les refuges qu’on leur a trouvés alors (et d’où souvent d’ailleurs ils sont sortis fort endommagés) ne seront plus sûrs désormais avec les méthodes de combat qui s’annoncent. La Convention Roerich s’est occupé d’une telle protection.

9. Réalisation. — Au sein des Instituts du Palais mondial, Mundaneum, la Bibliothèque mondiale a été commencée.

En principe toutes les Bibliothèques générales sont en puissance des Bibliothèques Universelles, et toutes doivent comprendre des fonds de tous pays. La Bibliothèque mondiale, à l’usage de la Bibliographie et de l’encyclopédie mondiale doit être conçue comme un réseau faisant partie elle-même du Réseau Universel de Documentation. Au centre la Bibliothèque mondiale dans le réseau même Bibliothèque Collective services mondiaux au sein des Bibliothèques nationales. Le système des échanges de prêt et dépôt légal sont à développer en fonction de tels objectifs.

Des Bibliothèques Universelles de chaque science sont à constituer, possédant chaque écrit sur n’importe quel sujet ayant traité de la science. L’ensemble de ces Bibliothèques en des emplacements dispersés ou réunis en un même lieu constituerait d’elle-même la Bibliothèque comme le total de telles Bibliothèques.

On pourrait concevoir que la Bibliothèque mondiale un jour comme la Bibliothèque des prototypes, à partir au moins d’une époque déterminée.

422.3 L’Encyclopédie.

a) Tandis que la Bibliographie donne le catalogue des Livres et des Documents, que la Bibliothèque en constitue des collections, l’Encyclopédie opère sur leurs éléments pour en former de nouveaux ensembles où ils sont distribués, coordonnés et disposés dans les cadres de formats unifiés et d’une classification unique.

b) L’œuvre d’Encyclopédie s’opère sous cinq grandes formes :

1o Dossiers encyclopédiques documentaires. Ils sont formés de parties de documents, d’extraits de publications, sans transformation ni altération ; on y insère aussi les petits imprimés ne pouvant prendre place dans la Bibliothèque.

2o Répertoires encyclopédiques ou fichiers. Ils sont formés des mêmes éléments que les dossiers documentaires et ne s’en différencient que par le format.

3o Feuilles et fiches encyclopédiques. Elles sont publiées directement en vue d’être utilisées dans les dossiers organisés.

4o Atlas encyclopédique. Il est formé de tableaux présentant les éléments essentiels.

5o Codification encyclopédique. Œuvre ultime de la documentation, elle a pour objet de condenser, généraliser, synthétiser les données des connaissances et des activités.

c) L’œuvre d’Encyclopédie peut être réalisée fragmentairement et par parties, mais elle se caractérise essentiellement par son caractère d’universalité. Toute sa méthode a pour but d’atteindre un jour cette universalité et de l’entrevoir idéalement dès maintenant.

d) Comme la Bibliographie et la Bibliothèque, l’Encyclopédie sous ces cinq formes présente ces trois degrés : 1o méthode d’organisation en général utilisable par chacun, abstraction faite de toute liaison de coopération avec autrui ; 2o application généralisée des méthodes de telle sorte que des ensembles puissent être réalisé, facilitant les travaux individuels ; 3o organisation formelle de cette coopération à l’intermédiaire d’un organisme général, élaborant ou dirigeant des travaux et formant des collections centrales, assurant le fonctionnement du réseau. Celui-ci est à rattacher au Réseau Universel de la Documentation. Le nom d’« Encyclopedia Universalis » lui serait réservé.

L’Encyclopédie documentaire.


422.31 Dossiers encyclopédiques documentaires.

Les Archives ou dossiers comprennent les pièces originales et les petits documents dans leur intégrité au par fragments. Elles sont disposées en dossiers. Leur formation donne lieu au découpage des publications pour en redistribuer les éléments selon un ordre différent et former des ensembles de tout ce qui relève des mêmes questions. Les dossiers comprennent les extraits ou découpures de livres, de périodiques, de journaux, les notes manuscrites, dactylographiées ou ronéographiées. Ainsi constitués, ils ont deux grands avantages : 1o Ces dossiers groupent les pièces réduisant ainsi au minimums l’effort de la consultation. 2o Ils permettent pour ainsi dire d’une