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tacle était l’éducation qu’on donnait aux enfants dans les pays chrétiens. Les universités, à l’heure qu’il est, leur enseignent tout doucement des dogmes dont je serais jaloux. Les mauvais germes déposés partout, se développent admirablement sans moi. Les principes politiques sont si bien pris à rebours qu’il y a des lois pour consacrer certains désordres. Le trouble est dans les familles, sauf meilleur avis, pour vingt ou trente générations. Tous les crimes, toutes les folies que je goûtais fort sont en honneur, en pleine et libre activité. On a réduit la religion à tel point, que ceux qui en ont conservé quelque pratique, s’en cachent avec soin comme d’une faiblesse. Ai-je besoin, je vous prie, de rien souffler à vos écrivains ? J’admire plutôt le mal inattendu qui coule de source sous leurs plumes. J’en connais surtout de petits qui m’étonnent ; ils ne savent point encore la grammaire qu’on les voit déraisonner comme de vieux coquins.

Six cents journaux, trois cents théâtres, tous les bras, toutes les têtes se chargent de corrompre le peuple à ma place.

Enfin, monsieur, je vous le répète, ma tâche est remplie, j’ai pris ma retraite, je me suis tout à fait rangé, et je suis depuis cinquante ans, je l’ose dire, le plus honnête homme du royaume. Je suis désormais, et depuis longtemps, un bon rentier, excellent citoyen, membre de diverses associations philanthropiques et souffrant plus que je ne saurais dire de ces calomnies inutilement poursuivies à mon sujet. Je viens vous demander votre appui. Je sais, monsieur, que votre plume compatissante s’est exercée déjà sur quelques malheureux injustement flétris par des pré-