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— Je crois que vous rêvez encore, dit Desfontaines… puisque je vous ai trouvé couché de travers, avec ce reste de papier brûlé à la main et une odeur, une fumée, qui suffoquait.

— Mais ce petit bonhomme que je connais… Tout à coup je fus éclairé ; tout s’expliqua.

— Il faut que je sois un grand sot, me dis-je. Il m’a dit qu’il demeurait au no 39. Je demeure au no 38 et ma maison est la dernière de cette rue.

Il ne me resta pas un doute, j’avais rêvé.

Je rassemblai mes souvenirs de la veille, touchant l’image diabolique que j’avais rencontrée le matin, le bon et brave homme que j’avais vu souvent sur la porte du marchand de tabac, et la lourde et échauffante lecture que j’avais faite la veille, et je reconnus la part que chacune de ces choses avait dans mon rêve.

Je ramassai ma preuve la plus palpable, c’est-à-dire le journal à demi brûlé qui renferme un morceau de ce terrible roman en question.

Voilà la belle collection de M. Blondel toute dépréciée. Je ne sais comment la lui renvoyer.