— S’il t’en coûte la moindre chose, reprit le capitaine Haubert, je m’en charge ; tu n’as qu’à me donner carte blanche.
— Pour des propos, reprit Ronquerolles.
— Qui te ridiculisent et te déshonorent.
— Allons donc ! laisse-les dire, dit Ronquerolles en riant. Tu sais ce que c’est qu’un officier marié ; on n’en finirait jamais. Je ne veux pas qu’on me rompe la tête de ces caquetages ; assieds-toi et fume ta pipe.
— Ça te regarde, dit Haubert d’un ton piqué. Je sais qu’on te connaît dans le régiment et qu’il sera difficile de te faire passer pour un lâche ; mais tu as tort de te fier là-dessus, non plus que sur ta femme, et enfin… c’est désagréable pour tes amis.
Sur ces entrefaites, une servante entra avec la petite Séraphine.
— Tiens, vois-tu, dit Ronquerolles en prenant l’enfant dans ses bras, voilà mon remède et ma consolation ; quant au reste… à tous les diables.
Il fit sauter l’enfant sur ses genoux avec mille folles caresses. Le capitaine Haubert fumait sans se dérider et sans dire un mot ; mais la petite Séraphine était si gaie et si jolie, elle s’en vint lui tirer si gentiment la moustache, qu’il se mit à rire et la prit à son tour dans ses bras.
— Comment veux-tu tenir à ça ? dit Ronquerolles triomphant.
— Elle est gentille, c’est vrai, dit Haubert ; mais c’est égal, vois-tu, ta femme n’est pas digne de toi, ni de cette enfant-là.
Pour en finir avec madame Ronquerolles, qui n’a rien à