Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/36

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ça peut être une famille pas comme il faut, et, en général, c’est assez commun, ça. Pour lors, il ne peut pas courir tous les risques sans indemnité. Toute peine mérite salaire.

— Je ne dis pas non, dit la mère ; quant à ça, on s’arrangerait.

— Dame, après ça on viserait au meilleur marché. Et puis on tâcherait de le prendre le plus âgé possible.

— C’est inutile, dit Cécile d’un ton résolu ; M. le comte n’y consentirait jamais.

— Comment, mon enfant, poursuivit la Gidoin, soyez donc raisonnable ; c’est votre bonheur à tous deux, et en particulier à vous toute seule. De deux choses l’une ; si votre liaison venait malheureusement à finir avec M. le comte, il vous reste toujours un nom et une position légitime. Mais avec ce nom et cette position, votre mari venant à mourir, comme ça ne manquera pas, qu’est-ce qui vous empêche d’épouser votre M. le comte ? La veuve d’un ancien militaire peut prétendre à tout.

— Oui, oui, Cécile, dit Madame Freesurey. Vois-tu, mon enfant, madame Gidoin a de l’expérience, il faut l’écouter. C’est le seul moyen de te tirer de ta position, qui est toujours délicate. Eh bien, madame Gidoin, tâchez donc de voir ça.

— Mon Dieu, madame Fressurey, je ferai mon possible, et d’ici à quelques jours je saurai du nouveau.

— Et pendant ce temps-là, vois-tu, ma Cécile, tu verras M. le comte, tu lui expliqueras qu’il s’agit de ton bonheur, et tu tâcheras de le décider.

Madame Gidoin sortit en les confirmant dans leurs es-