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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/52

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que qui est l’auteur de ta chance ; tu me dirais que ton physique n’y est pour rien, que je dirais, moi : Schérer, tu fais erreur, tu as beau faire et beau dire, c’est ton physique qu’on a regardé là-dedans.

— Mon physique…

— Tais-toi, Schérer, je suis dans le vrai, et voilà la question : pourquoi donc qu’une famille quelconque aurait jeté les yeux sur toi de préférence ? Fais bien attention, ce n’est pas pour ta fortune.

— Je ne dis pas.

— Sans être précisément dans la peine, tu n’es pas non plus ce qui s’appelle à ton aise. Il y en a beaucoup dans l’Hôtel qui te dament le pion, relativement à ce qui est de l’argent mignon, envoi de parents ou n’importe.

— Pas de doute.

— Tu en conviens. Écoute encore un peu. Ce n’est pas pour ta naissance ? Vu que, sans connaître précisément ta famille, on voit bien à peu près que ce n’étaient pas des gens très comme il faut.

— Mon père était sabotier, dit Schérer.

— Il n’y a pas de sot état. Celui qui est sabotier et qui s’en fait gloire, pour lors, celui-là, je l’estime, comme tout sabotier ou n’importe quoi. Sabotiers ou autres, tous les métiers sont dans la nature, ce qui te prouve que j’ai raison. Pour lors, ce n’est pas pour cela que tu as obtenu la main de cette famille. Pour lors, ce ne serait pas non plus pour ton éducation, vu que tu manques de connaissances préliminaires, ayant été arrêté dans ta carrière par des blessures, entraînant l’incapacité de travail, qui ne t’a pas permis de continuer ton éducation négligée.