— Voilà ce que je regrette. Je serais aujourd’hui à la tête d’un régiment. Ces brigands-là m’ont pas fait apprendre à lire, — je parle de mes parents — mais je bois bien.
Les deux amis choquèrent leurs verres, comme ils n’y manquaient point à chaque repos de l’entretien, les vidèrent, les replacèrent, et Schérer les remplit de nouveau ; et, s’il faut le dire une fois pour toutes, remplir les verres, y porter la main, les approcher l’un de l’autre, les vider et les remplir de nouveau, composait uniquement et continuellement leur action, pour parler comme les professeurs d’éloquence.
— J’ai donc raison dans ce que je dis que c’est ton physique qui est recherché. Ce n’est pas un individu comme moi, Lapointe, qui aurait eu cette chance.
— Va donc, pourquoi ça ?
— Pourquoi ! pourquoi que je n’en suis pas capable. À cause des pertes que j’ai essuyées, relativement à mes amputations, et puis aussi que je n’ai pas été servi sous le rapport du physique ; je n’en ai même pas, pour bien dire, de physique.
— Va donc, je te dis, qu’est-ce donc qu’il te manque ? À ta santé !
— En te saluant. Non, reprit Lapointe en posant son verre, non, je sais ce qui me concerne. Jamais une femme n’aura la chose de faire pour moi des folies, comme je vois qu’on fait souvent.
— Tais-toi donc, il y en a qui sont capables de tout.
— Non, j’en suis sûr, je n’aurais pas pu, moi, Lapointe, me marier comme ça.
— C’est-il pour ta pituite ? Si c’est ta pituite, je ne dis