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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/73

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part. Je vous estime. C’est votre femme qui est une poison du quartier.

— N’insultez pas le monde.

— Je ne l’insulte pas, le monde, je dis la vérité sur votre femme.

— Il n’est pas question de tout ça : vous allez sortir.

— Du tout, mon ami, je veux entrer.

— Vous savez qu’il n’y a pas moyen. Chez qui voulez-vous monter ?

— Chez ma femme… Madame Schérer… ma femme, quoi !

— Vous savez bien que cela ne prend pas, puisque ces dames disent que vous m’imposez, n’étant qu’un soi-disant parent dérangé par l’inconduite.

— Oui, voici ce qu’elles disent au sujet de ma légitimité ; mais on a paré la botte. Il y a des malins à l’Hôtel comme ailleurs, et Lapointe n’est pas manchot. Il aurait pu l’être… Il aimerait mieux ça… Enfin, on s’est mis en règle, et voilà ma feuille de route. Tiens, sais-tu lire, domestique ?

Il lui porta sous le nez une poignée de papiers qu’il tira de sa capote, et les appela l’un après l’autre, tandis que madame Renault, retenue comme son mari par la curiosité, demeurait debout, la porte entr’ouverte, sur le seuil de sa loge.

— Si tu sais lire, déchiffre-moi cette pancarte ; ce n’est pas moi qui la fais parler… Mairie du dixième arrondissement, ce jourd’hui ont comparu… N’est-ce pas quelque chose comme ça ? Heu, heu, heu,… Guillaume Schérer, ancien militaire, domicilié à l’hôtel des invalides, etc., etc…