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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/72

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— S’ils croient que je vais répondre à des coups pareils ! ça n’est que de la canaille qui vient chez eux, et ça joue aux gens conséquents.

On entendit alors les éclats d’un bâton sur les pavés et une grosse voix qui criait fort indécemment. Le portier ne douta point que ce ne fût encore quelqu’invité qui s’annonçait ainsi sans égard pour la paix de la maison.

— C’est trop fort ! s’écria-t-il, faut que j’aille y parler, je ne dois pas souffrir ça !

Mais à peine avait-il fait deux pas hors de la maison, qu’il donna du nez contre un corps énorme, chancelant, indiscernable, qui poussa un mugissement et qui exhalait une odeur bachique. En se redressant, Renault reconnut le visage enflammé d’un personnage trop connu, qui le saisit au collet.

— Qu’est-ce que tu es, toi ? le concierge ? Concierge, le cordon, s’il vous plaît ! d’autres diraient portier. Qu’est-ce que j’ai sous la main ? Faites-moi le plaisir d’y regarder voir ?

— Dites donc, vous, s’écria Ernault, avez-vous fini de plaisanter ?

— Je ne plaisante pas. Viens sous le quinquet me dire si tu es le concierge.

— Oui, je suis le concierge… Après ?

— Ah ! c’est différent. Je vous fais mes excuses. Je n’en veux qu’à votre femme… qui n’est qu’une chipie méprisable.

— Ah ça ! ne recommencez pas à me dire des sottises.

— Vous, je ne vous dis rien, faites excuse, parfait honnête homme, je n’ai reçu que des honnêtetés de votre