Page:Ouverture de la session législative de Belgique, 1918-1919, Discours du Roi, 22 novembre 1918.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et lui assurer son plein développement intellectuel, notamment dans l’enseignement supérieur.


Que le fonctionnaire, le magistrat, l’officier doivent connaître la langue de leurs administrés est une règle d’équité élémentaire. L’intérêt même du Pays comporte que chacune de nos deux populations puisse, dans sa langue, développer pleinement sa personnalité, son originalité, ses dons intellectuels et ses facultés d’art. Le Gouvernement proposera au Parlement de créer dès à présent les assises d’une Université flamande à Gand, sauf à réserver aux Chambres qui suivront la consultation électorale le soin d’en régler les modalités définitives.


Les menées de ceux qui, à l’heure poignante où l’existence et l’avenir du Pays étaient en question, avaient pour but de consommer sa ruine ne peuvent faire l’objet d’une amnistie ; les populations flamandes ont déjà elles-mêmes flétri ces menées, mais les coupables devront subir les rigueurs d’une juste répression.

La suspension du fonctionnement de la Justice imposée au Pouvoir judiciaire pendant la dure période l’occupation a dû provoquer un arriéré considérable que le bouleversement des affaires semble devoir accentuer. Ces événements font sonner l’heure de réformes profondes dans l’organisation judiciaire, réformes qui, depuis longtemps, étaient dans le vœu des juristes et des justiciables.


Messieurs,

Par sa constance, son stoïcisme, l’héroïsme de son armée et de son peuple,