Page:Ouverture de la session législative de Belgique, 1918-1919, Discours du Roi, 22 novembre 1918.djvu/9

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démontré combien tout se tient dans la vie économique ; l’usine est aux ouvriers ce que les ouvriers sont aux commerçants et ce que ceux-ci sont aux professions libérales.


La ruine d’un rouage suffit à atrophier tous les autres. Cette solidarité impose une alliance loyale du Capital et du Travail, alliance de concours et d’efforts avec répartition équitable et méthodique du fruit de ces efforts communs pour mettre un frein à des luttes qui, par leur âpreté même, desservent les intérêts des parties.


Lorsque le législateur sera sollicité de sanctionner ces coalitions d’intérêts, notamment en vue de faciliter la concurrence sur les marchés étrangers, le Gouvernement veillera à assurer en même temps et par les mêmes sanctions, notamment par la liberté syndicale, l’équilibre des intérêts patronaux et ouvriers qui pourraient être en dissidence.


La nécessité d’une union féconde exige la collaboration sincère de tous les enfants d’une même patrie sans distinction d’origine et de langues ; dans ce domaine des langues l’égalité la plus stricte et la justice la plus absolue présideront à l’élaboration des projets que le gouvernement soumettra à la représentation nationale. Ainsi se réalisera un accord destiné à perpétuer l’unité et l’indivisibilité de la Patrie telle qu’elle s’est affirmée pendant la guerre par le sacrifice de tant de sang. Un respect réciproque des intérêts des Flamands et des Wallons doit imprégner l’Administration, donner à chacun la certitude d’être compris en sa langue