Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/319

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C’est par un autre art de Pallas que tu dois trouver la gloire. À quoi bon ces corbeilles ? ton bras est fait pour porter le bouclier. Pourquoi cette quenouille dans la main qui doit terrasser Hector ? jette loin de toi ces fuseaux, et que cette main rigoureuse brandisse la lance Pélias. Un jour, le même lit avait réuni, par hasard, Achille et la princesse de Scyros, quand la violence qu’elle subit lui dévoila tout à coup le sexe de sa compagne. Elle ne céda sans doute qu’à la force : je me plais à le croire ; mais enfin elle ne fut pas fâchée que la force triomphât. "Reste," lui disait-elle souvent, lorsque Achille impatient de partir avait déjà déposé la quenouille pour saisir ses armes redoutables. Où donc est cette prétendue violence ? Pourquoi, Déidamie, retenir d’une voix caressante l’auteur de ta honte ?

Oui, si la pudeur ne permet pas à la femme de faire les avances, en revanche c’est un plaisir pour elle de céder aux attaques de son amant. Certes, il a une confiance trop présomptueuse dans sa beauté, le jeune homme qui se flatte qu’une femme fera la première demande. C’est à lui de commencer, à lui d’employer les prières ; et ses tendres supplications seront bien accueillies par elle. Demandez pour obtenir : elle veut seulement