Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/337

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traversais à la nage les flots, pour lui prouver ton courage.

Il ne faut pas rougir de gagner les bonnes grâces des servantes, selon leur rang, et même des simples valets. Que risques-tu à saluer chacun d’eux par son nom ? Amant ambitieux, ne crains point de serrer dans tes mains leurs mains serviles. Fais aussi (la dépense est légère) quelques petits cadeaux, selon tes moyens, au valet qui te les demande. Offres-en aussi à la suivante, dans ce jour où, trompée par le travestissement des servantes romaines, les Gaulois payèrent cette erreur de leur vie. Crois-moi, fais en sorte de mettre dans tes intérêts tout ce petit peuple ; n’oublie ni le portier, ni l’esclave qui veille à la porte de la chambre à coucher.

Je ne t’ordonne point de faire de riches présents à ta maîtresse ; offre-lui quelques bagatelles, pourvu qu’elles soient bien choisies et données à propos. Lorsque la campagne étale ses richesses, lorsque les branches d’arbres plient sous le poids des fruits, qu’un jeune esclave lui apporte de ta part une corbeille pleine de ces dons champêtres. Tu pourras dire qu’ils viennent d’une campagne voisine de la ville, bien qu’ils aient été achetés sur la Voie Sacrée. Envoie-lui ou des raisins ou de ces châtaignes qu’aimait Amaryllis ; mais les Amaryllis de nos jours aiment