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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/364

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descendit vivant aux enfers sur ses chevaux vivants, n’est-il pas aussi une Pénélope qui resta chaste loin de son époux, retenu dix années à la guerre de Troie, et, pendant deux autres lustres, errant sur les mers ? Voyez cette Laodamie qui, pour rejoindre son époux au tombeau, meurt à la fleur de l’âge ; cette Alceste qui, par le sacrifice de sa propre vie, arrache au trépas Admète, son époux. "Reçois-moi dans tes bras, cher Capanée, et que nos cendres du moins soient confondues ! " Ainsi parlait la fille d’Iphis ; et soudain elle s’élance au milieu du bûcher.

La vertu est femme et d’habit et de nom ; est-il donc étonnant qu’elle soit favorable à son sexe ? Toutefois ce n’est pas à ces grandes âmes que mon art s’adresse : de moindres voiles suffisent à ma nacelle. Mes leçons n’enseignent que les amours folâtres : je vais apprendre aux femmes l’art de se faire aimer.

La femme ne sait point résister aux feux et aux flèches cruelles de l’Amour, dont les traits, il me semble, pénètrent moins avant dans le cœur de l’homme. L’homme trompe souvent ; la femme est rarement trompeuse : étudiez ce sexe, vous y trouverez peu de perfides. L’astucieux Jason délaisse Médée, déjà mère, et fait