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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/377

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naine, étendez-vous sur votre lit ; et, ainsi couchée, pour qu’on ne puisse pas mesurer votre taille, jetez sur vos pieds une robe qui les cache. Trop mince, habillez-vous d’étoffes épaisses, et qu’un large manteau flotte sur vos épaules. Pâle, teignez votre peau d’un vermillon pourpré ; brune, ayez recours au poisson de Pharos. Qu’un pied difforme se cache sous une blanche chaussure ; qu’une jambe trop sèche ne se montre que maintenue dans ses liens. De minces coussinets corrigent heureusement l’inégalité des épaules : entourez d’une écharpe une gorge qui a trop d’ampleur. Faites peu de gestes : en parlant, si vos doigts sont trop gros et vos ongles trop raboteux. Celle qui a l’haleine forte doit ne jamais parler à jeun, et se tenir toujours à distance de l’homme qui l’écoute. Celle qui a les dents noires, ou trop longues, ou mal rangées, peut en riant se faire beaucoup de tort.

Qui pourrait le croire ? les belles apprennent aussi à rire, et cet art leur donne un charme de plus. N’ouvrez que peu la bouche ; que sur vos deux joues se creusent deux petites fossettes, et que la lèvre d’en bas couvre l’extrémité des dents supérieures. Évitez un rire excessif et trop fréquent ; qu’au contraire, votre rire ait