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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/391

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qui sut nous plaire. Némésis et Cynthie ont un nom fameux ; Lycoris est connue du couchant à l’aurore ; et déjà de tous côtés on demande quelle est ma Corinne. Ajoutez que toute perfidie répugne à celui qu’inspire le dieu des vers, et que notre art contribue aussi à polir les mœurs. Ni l’ambition, ni l’amour des richesses ne nous tourmentent ; dédaignant le forum, nous ne recherchons que l’ombre et le repos. Prompts à nous attacher, l’amour nous brûle de son feu le plus vif, et nous aimons, hélas ! avec trop de confiance et de bonne foi. L’art paisible que nous cultivons adoucit notre caractère, et nos habitudes sont conformes à nos travaux. Jeunes beautés, montrez-vous faciles aux vœux des poètes : un souffle divin les anime, et les muses les favorisent. Oui, un dieu vit en nous, et nous commerçons avec le ciel ; c’est des demeures éthérées que nous vient notre inspiration. Quelle honte d’attendre un salaire des doctes poètes ! mais, hélas ! c’est une honte qu’aucune belle ne redoute. Femmes, du moins sachez dissimuler, et ne montrez pas d’abord votre cupidité. Craignez qu’un nouvel amant ne vous échappe à la vue du piège qu’on lui tend.

Un habile écuyer ne