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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/404

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vous voie obliquement étendue devant lui. Ne rougissez pas de délier votre chevelure comme une bacchante thessalienne, et de la laisser flotter éparse sur vos épaules. Si les travaux de Lucine ont sillonné de rides votre flanc, telle que le Parthe agile, combattez en tournant le dos. Vénus a mille manières de prendre ses ébats, mais la plus simple, la moins fatigante pour vous, c’est de rester à demi penchée sur le côté droit.

Jamais les trépieds de Phébus, jamais Jupiter Ammon n’ont rendu [3,790] d’oracles plus sûrs que les vérités chantées par ma muse. Si l’art dont j’ai fait une longue étude mérite quelque confiance, croyez-moi, mes leçons ne vous tromperont pas. Femmes, que le plaisir circule jusque dans la moelle de vos os, et que la jouissance soit également partagés entre vous et votre amant ; qu’elle s’exhale en tendres paroles, en doux murmures ; que les propos licencieux aiguillonnent vos doux ébats. Et toi, à qui la nature a refusé le sensation du plaisir, que ta bouche du moins, par un doux mensonge, dise que tu l’éprouves. Malheureuse est la femme chez laquelle reste insensible et engourdi cet organe qui doit procurer à l’un et à l’autre sexe les mêmes voluptés. Mais, lorsque vous feindrez ainsi, n’allez pas vous