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Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/403

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de leur nature. C’est un honteux spectacle que celui d’une femme plongée dans l’ivresse ; elle mérite, en cet état, d’être livrée aux caresses du premier venu. Elle ne peut non plus, une fois à table, se livrer sans danger au sommeil. Le sommeil favorise alors des excès qui outragent la pudeur.

J’ai honte de poursuivre ; mais la belle Dionée m’encourage : "Ce que tu rougis d’enseigner, me dit-elle, c’est ce que mon culte a de plus important." Que chaque femme apprenne donc à se connaître, et se présente aux amoureux combats dans l’attitude la plus favorable. La même posture ne convient pas à toutes. Que celle qui brille par les attraits du visage, s’étende sur le dos ; que celle qui s’enorgueillit de sa croupe élégante, en offre à nos yeux toutes les richesses. Mélanion portait sur ses épaules les jambes d’Atalante : si les vôtres ont la même beauté, placez-les de la même manière. Si vous êtes de petite taille, que votre amant fasse l’office de coursier : jamais Andromaque à la haute stature ne prit cette position avec Hector. Celle qui est remarquable par sa longue taille doit appuyer ses genoux sur le lit, la tête légèrement inclinée. Si vos cuisses ont tout le charme de la jeunesse ; si votre gorge est sans défaut, que votre amant, debout,