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les métamorphoses

forces s’accroissent, ses traits sont plus mâles, ses cheveux négligés deviennent plus courts ; elle sent une vigueur supérieure à celle de son sexe. Vierge naguère, tu deviens homme, Iphis. Portez au temple vos offrandes et livrez-vous à la joie avec une entière sécurité. Ils portent au temple des offrandes et y laissent cette inscription contenue dans un vers : « Vierge, Iphis le promit ; homme, il tient sa promesse. » L’Aurore avait ouvert les vastes portes du monde, en l’éclairant de ses rayons. Vénus, Junon et Hyménée couronnent leur flamme mutuelle, et le jeune Iphis possède enfin sa chère Ianthé.


(1) Le fleuve Achéloüs prend sa source au pied du Pinde, et sépare dans son cours l’Étolie, où régnait Œnée, père de Déjanire, de l’Acarnanie, contrée de l’Épire.

(2) Les athlètes, dans leur lutte, commençaient par se couvrir de poussière, pour mieux saisir leurs membres nus et frottés d’huile.

(3) La plupart des poètes et des mythographes donnent à la corne d’abondance une autre origine, et prétendent que Jupiter, lorsqu’il mit sa nourrice, la chèvre Amalthée, au rang des astres, en détacha une corne, d’où sortaient tous les biens que l’on pouvait désirer ; il lit présent de cette corne aux nymphes qui avaient pris soin de son enfance.

(4) L’Événus était un fleuve d’Étolie, qui s’appelait primitivement Lycormas. Il prit le nom d’Événus, du roi d’Étolie, qui, poursuivant Idas, le ravisseur de sa fille, et ne pouvant l’atteindre, se précipita de désespoir dans le fleuve.

(5) Eurytus, roi d’Æchalie, avait promis sa fille à celui qui le surpasserait à tirer de l’arc. Vaincu par Hercule, il lui refusa le prix convenu ; le héros se fit justice lui-même en enlevant Iole.

— Il y avait en Grèce un grand nombre de villes du nom d’Æchalie.

(6) Le Cénœum, promontoire de l’Eubée, la plus grande île de Grèce, après celle de Crète.

(7) On peut s’étonner qu’Hercule, offrant un sacrifice sur le Cénœum, fasse retentir l’Œta de ses gémissements. Il y a là une transition brusque, comblée de cette manière par le commentateur latin, d’après Diodore de Sicile : « Hercules, quum sentiret vim veneni, Lycham in mare præcipitat, tum Trachinem proficiscitur ad Dejaniram, tandem in Œten montem, quippe Jove sacrum, se deferri jussit, etc. »

(8) Antée, géant, fils de la Terre, et roi de Lydie, provoquait les étrangers à la lutte, et les faisait mourir après les avoir vaincus. Toutes les fois que, renversé, il touchait la terre, il reprenait de nouvelles forces. Hercule l’éleva en l’air et l’étouffa dans ses bras. Ovide parle encore d’Antée dans sa ixe héroide.

(9) Géryon, monstre à trois têtes et à trois corps, né de Chrysaor et de la nymphe Callirhoé.

(10) Ce taureau était celui qui ravageait les campagnes de Crète par ordre de Neptune, et le même que celui de Marathon. Hercule le dompta et l’amena à Eurysthée, qui lui donna la liberté. Il fut alors vaincu par Thésée.

(11) Les mots : L’Élide atteste vos exploits, sont une allusion aux écuries d’Augias, nettoyées par Hercule.

(12) Parthénie était une montagne de Grèce, en Arcadie ; c’est là qu’Hercule poursuivit, une année entière, une biche aux pieds d’airain et aux cornes d’or ; il la saisit enfin, et l’amena vivante à Eurysthée, qui le lui avait commandé.

(13) Ce baudrier était celui d’Hippolyte, reine des Amazones.

(14) Diomède, roi de Thrace, fils de Mars, nourrissait ses quatre coursiers de chair humaine. Hercule tua ce prince, enleva ses coursiers, et les confia à la garde du jeune Abdérus, son favori, qui en fut dévoré. Théon, le sophiste, et Paléphate trouvent l’origine de cette fable dans l’état de misère où Diomède se réduisit pour nourrir ses chevaux.

(15) Eurysthée était roi d’Argos et de Mycènes. Junon avait avancé sa naissance de deux mois, pour qu’elle précédât celle d’Hercule, parce que le puîné de ces deux princes devait être soumis à l’autre, par le serment que Junon avait surpris à Jupiter. C’est par l’ordre d’Eurysthée qu’Hercule entreprit ses travaux.

(16) Péan, roi de Mélibée, ville de Thessalie, était père de Philoctète, dont Ovide reparlera liv. XIII.

(17) Les flèches d’Hercule furent fatales à Troie, où régnait Laomédon, lorsque le héros vint l’assiéger avec Télamon. Suivant l’oracle, elles devaient décider une seconde fois des destins d’Ilion, dans la guerre qui fait le sujet de l’Iliade.

(18) L’astre d’Hercule fut placé entre la Couronne d’Ariane, l’Opiuchus, la Lyre et le Serpent.

(19) Ilithye était le nom que les Grecs donnaient à Lucine, déesse des accouchements.

(20) Nixosque pares signifie les dieux des efforts : on les invoquait à Rome dans les enfantements pénibles, et leurs figures étaient à genoux devant la statue de Minerve dans le Capitole.

(21) La métamorphose de Galanthis en belette fait allusion à une ancienne erreur populaire, fondée sur ce que cet animal, changeant continuellement de place ses petits, les porte presque toujours dans sa gueule.

(22) Eurytus était son père. Nicandre la dit fille du fleuve Sperchius.

(23) Le nom de Dryope paraît avoir été tiré de δρυς qui veut dire chêne, arbre qui a beaucoup de rapport avec le lotos ; et c’est vraisemblablement ce qui a donné lieu à la fable de Dryope, métamorphosée en chêne ou en lotos.

(24) Iolas, fils d’Iphiclus, roi d’un canton de la Thessalie, était l’ami et l’écuyer d’Hercule.

(25) Hercule, après son apothéose, devint l’époux d’Hébé.

(26) Capanée fut un des sept chefs au siége de Thèbes. Célèbre par son impiété, il périt frappé de la foudre, pour s’être vanté de prendre la ville, quand bien même Jupiter et tous les dieux réunis s’y opposeraient.

(27) Allusion au combat d’Étéocle et de Polynice, fils d’Œdipe.

(28) Ce devin est Amphiaraüs. Averti par son art ou par l’oracle d’Apollon qu’il périrait au siège de Thèbes, il se cacha pour ne pas y aller ; mais Ériphyle son épouse, séduite par Polynice, qui lui offrit un collier d’or, découvrit le lieu de sa retraite. Obligé de partir, il recommanda à son fils Alcméon de donner la mort à sa mère, dès qu’il aurait appris la sienne. Il est englouti vivant dans le sein de la terre ; Alcméon le venge en tuant Ériphyle.

(29) Alcméon répudia Alphésibée sa première femme, pour épouser Callirhoé, et fut tué par les fils de Phégée, frère d’Alphésibée.

(30) La sœur du géant Pallas était l’Aurore, épouse de Tithon dont la vieillesse devint proverbiale.

(31) Jasion, fils de Jupiter et d’Électre, fut aimé de Cérès, qui eut de lui Plutus, dieu des richesses.

(32) Le texte porte quid liceatque, nefasque fasque sit. Liceat doit s’entendre de la loi écrite, et fasque nefasque de la loi naturelle. Cette distinction est formelle dans Cicéron : « Quod ant per naturam fas esset, aut per leges liceret. » (Pro Milone, ch. XVI.)

(33) Caunus fonda, dans la Carie, une ville qui porte son nom.

(34) Bubasus, contrée et ville de la Carie.

(35) Les Léléges, peuples vagabonds, se fixèrent dans la Carie.

(36) Le Cragus, montagne d’Asie dans la Lycie, consacrée à Apollon ; c’est aujourd’hui Capo Serdeni, ou Sette Capi.

(37) Lymira, ville de Lycio. Elle est située dans la Natolie, et conserve ton ancien nom.

(38) Phæstos, ville de Crète, bâtie par Minos et détruite par les Gortyniens ; c’est aujourd’hui Festo.

(39) Gnosse, ville de Crète, où résidait Minos. Selon Strabon, elle fut appelée d’abord Ceralus, du nom du fleuve qui l’arrosait. Les modernes cherchent les ruines de cette ville dans l’île de Candie, les uns à Ginosa, les autres à Castel-Pediada.

(40) La fille d’Inachus était Isis, l’une des plus grandes divinités de l’antique Égypte, et mal à propos confondue par les Grecs et par Ovide après eux, avec la fille d’Inachus, qui dut vivre plusieurs siècles après.

(41) Anubis était le Mercure des Égyptiens. Plutarque l’appelle Hermanubis, mot formé d’Hermes, Mercure et d’Anubis. Il était représenté avec une tête de chien, et tenant un caducée d’une main et un sistre de l’autre. Les Romains lui élevèrent un temple.

— Bubastis est le nom sous lequel les habitants de Bubastos en Égypte adoraient la lune.

— Apis, nom du bœuf sacré qu’on immolait aux fêtes d’Osiris et qui était lui-même honoré comme un dieu.

(42) Harpocrate, dieu du silence, fils d’Isis et d’Osiris, était représenté sous la figure d’un jeune homme qui presse ses lèvres avec l’index de la main droite.

(43) Le sistre était un instrument assez semblable à une raquette, et consistait en un petit cerceau d’airain, traversé par des verges de fer, dont l’extrémité formait un crochet. Les sistres égyptiens étaient ornés, dans la partie supérieure, de la figure d’un chat à face humaine, placée entre la tête d’Isis et celle de Nephiys.

(44) Typhon avait divisé en quatorze pièces le corps d’Osiris, et les avait dispersées au hasard dans les champs. Isis les retrouva. En mémoire de cet événement, on institua une fête pendant laquelle des prêtres en larmes étaient censés chercher aussi les restes d’Osiris, et faisaient bientôt entendre des cris de joie, en proclamant qu’ils les avaient retrouvés.

(45) L’épithète somniferi a fait croire à Farnabe et à plusieurs autres que ce serpent désignait l’aspic qu’Aulu-Gelle appelle Somniculosa aspis.

(46) Parœtonium était la ville principale de la Marmarique, où Antoine et Cléopâtre laissèrent leurs trésors et leurs enfants, après la perte de la bataille d’Actium.

— Maréotis ou Arapotes, lac situé dans la partie septentrionale de l’Égypte, du côté d’Alexandrie.